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Cecilia ressuscitée Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/06/2002 -
Alessandro Scarlatti: Il martirio di Santa Cecilia
Gérard Lesne (alto), Maria-Soledad Cardoso (soprano), Stéphanie d'Oustrac (mezzo-soprano), Jean-François Novelli (ténor)
Il seminario musicale
Très heureuse initiative que la production d'Il martirio di Santa Cecilia d'Alessandro Scarlatti. Il s'agit d'une œuvre dont la partition a été longtemps considérée comme perdue. Après de nombreuses apparitions et disparitions, elle a pu être retrouvée et près de 300 ans après sa première exécution, en 1708, le manuscrit perdu de Scarlatti fait enfin l'objet d'une édition moderne et peut de ce fait susciter des représentations.
L'œuvre se présente comme une tragédie sacrée. Elle conte l'histoire d'une jeune martyre chrétienne, Cecilia, que tous tentent de détourner du sacrifice et en tout premier lieu Almachio, le procureur romain chargé de la juger et de la condamner, et qui est fou amoureux d'elle.
Il seminario musicale en donne une belle version, ardente et sobre. Cecilia est chantée par Stéphanie d'Oustrac qui gagne en expressivité et intensité au cours de la soirée. Sa nourrice est parfaitement interprétée par Maria-Soledad Cardoso mais c'est le ténor Jean-François Novelli qui convainc le plus : engagement, excellente diction, sens dramatique pour un rôle qui est pourtant un peu au second plan. La prestation de Gérard Lesne est plus contrastée. L'inconvénient d'une telle voix est de porter relativement peu et une acoustique plus réverbérante que celle des Champs-Elysées lui convient sans doute mieux. Le rôle est complexe psychologiquement et Lesne en rend parfaitement les ambivalences. Il joue très bien la belle scène de la folie finale lorsque, Cecilia morte, Almachio perd la raison. Il fait face avec une parfaite virtuosité à une partie tout en contrastes, en éclats, en accents. L'ensemble orchestral qui joue sans chef, avec Blandine Rannou au clavecin et à l'orgue-positif et Pascal Monteilhet au théorbe souligne parfaitement toutes les péripéties de cette belle pièce que l'on est heureux de voir revenir au répertoire.
Ce concert sera retransmis par Radio Classique le 24 avril 2002 à 20h40.
Florence Trocmé
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