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Avantage Bizet

Paris
Boulogne-Billancourt (La Seine musicale)
02/04/2022 -  et 29 janvier (Châlons-en-Champagne), 2 février (Poitiers) 2022
Georges Bizet : L’Arlésienne : Suite n° 1 – Carmen : Suites n° 1 et n° 2 : « Les Toréadors », « Prélude », « Aragonaise », « La Garde montante », « Intermezzo », « Séguedille », « Les Dragons d’Alcala » et « Danse bohème »
Camille Saint‑Saëns : Concerto pour violon n° 3 en si mineur, opus 61 – Introduction et Rondo capriccioso, opus 28

Alexandra Conunova (violon)
Orchestre des Champs‑Elysées, Louis Langrée (direction)


A. Conunova


Belle association que ce programme faisant se côtoyer le tant aimé et honoré Georges Bizet et Camille Saint‑Saëns, à l’œuvre moins connue mais beaucoup célébré en 2021, année du centenaire de sa naissance. L’alternance d’œuvres des deux compositeurs dans un subtil aller et retour permet d’éclairer les œuvres d’un regard aiguisé. Au pupitre d’un ensemble qu’il connaît bien, c’est un plaisir de retrouver, dans ce bel auditorium dans lequel il s’est déjà produit notamment en 2017 avec l’Orchestre de Cincinnati qu’il quittera en 2024, Louis Langrée, le nouveau directeur de l’Opéra-Comique.


Dès le début martial de L’Arlésienne, la complicité évidente entre l’orchestre et le chef saute aux oreilles. Les cordes sont toniques, les bois se révèlent lumineux clairs et transparents et l’ensemble est très réactif. Cette entente se confirme dans le Menuetto, qui permet d’entendre longuement le beau saxophone de Sylvain Malézieux. L’Adagietto (pour un peu on dirait du Mahler) est une petite merveille. Quant au « Carillon » final, il est joyeux, chantant et sonne à merveille.


Place ensuite à la jeune Moldave Alexandra Conuvova pour un Troisième Concerto de Saint‑Saëns, qui fut créé par Pablo de Sarasate en 1880. Seul le dernier mouvement nous a semblé abouti. En effet, malgré la beauté du son et la maîtrise de la violoniste et un accompagnement attentif de Louis Langrée, un certain ennui gagne les deux premiers mouvements, qui semblent presque longs. Mais tout cela est vite oublié grâce à un final enjoué, très réussi et sans doute aussi mieux construit. Un extrait (« Obsession ») de la Deuxième Sonate d’Ysaÿe donné en bis confirme s’il en était besoin les immenses qualités techniques et musicales d’Alexandra Conunova.


Après l’entracte, il n’y a plus de réserve pour l’Introduction et Rondo capriccioso de Saint‑Saëns, emmené avec détermination par une Alexandra Conunova, qui d’ailleurs semble plus à l’aise sans partition, et un Louis Langrée toujours en osmose avec sa soliste. Cette œuvre, pourtant de jeunesse, semble finalement plus libre d’esprit et de forme que le concerto.


Un plaisir n’arrivant jamais seul ce concert joyeux et lumineux se terminait par une Suite de Carmen dans laquelle le chef lyrique qu’est Louis Langrée est manifestement dans son élément. Tous les brillants solistes de cet orchestre, notamment la flûte de Marion Ralincourt, la trompette d’Alain de Rudder, le hautbois d’Olivier Rousset, pour un temps Carmen, Don José ou Escamillo, peuvent participer à la fête qu’est cette géniale musique. Sous la direction active mais non corsetée de Louis Langrée, tout le miracle de Carmen est bien là. Pour le plus grand bonheur des spectateurs qu’on aurait toutefois aimé voir plus nombreux.


Un beau concert joyeux et clair comme de la bonne musique française. Vive Bizet !



Gilles Lesur

 

 

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