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Calme et sérénité

Gstaad
Eglise de Rougemont
02/02/2022 -  
Johann Sebastian Bach : Sonates pour flûte et clavecin en sol mineur, BWV 1020 (attribuée à C.P.E. Bach), en la majeur, BWV 1032, et en si mineur, BWV 1030 – Partita pour flûte seule en la mineur, BWV 1013 – Suite française n° 6 en mi majeur, BWV 817
Emmanuel Pahud (flûte), Benjamin Alard (clavecin)


E. Pahud, B. Alard (© Raphaël Faux)


Après une édition 2021 passablement raccourcie, marquée par quelques concerts sans public diffusés en streaming – pandémie oblige –, les Sommets musicaux de Gstaad renouent cette année avec leur faste et rouvrent leurs portes aux spectateurs. Sous la houlette artistique de Renaud Capuçon, la programmation 2022 se veut ambitieuse et éclectique : Maria João Pires, Juan Diego Flórez, Emmanuel Pahud, Gérard Caussé, Gidon Kremer ou encore Jean-Christophe Spinosi en sont les têtes d’affiche, aux côtés du maître de céans, lequel monte sur scène pas moins de trois fois, en tant que soliste mais aussi en tant que chef, à la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, dont il est le directeur musical depuis le début de la saison. Les concerts ont lieu dans les superbes petites églises de la région (Saanen, Rougemont), un cadre intimiste qui offre au public la chance unique de côtoyer les artistes de très près. Mais les Sommets musicaux sont beaucoup plus qu’un simple alignement de noms connus : le festival est aussi un tremplin pour les jeunes pousses prometteuses, qui donnent la mesure de leur talent l’après-midi dans la chapelle de Gstaad. Cette année, ce sont les violonistes qui sont à l’honneur, après les pianistes, les altistes et les violoncellistes au cours des éditions précédentes.


La neige tombée en abondance ces derniers jours plonge toute la région dans une atmosphère ouatée qui dégage calme et sérénité. Une atmosphère qui a aussi enveloppé le concert donné par Emmanuel Pahud à la flûte et Benjamin Alard au clavecin, dans un programme entièrement consacré à Jean-Sébastien Bach. Le flûtiste solo du Philharmonique de Berlin a séduit non seulement par un son rond et chaud, ample et corsé, mais aussi par son aisance et sa tranquille assurance, même dans les passages les plus virtuoses, sans parler de l’élégance de son jeu et de son souffle à la longueur impressionnante. La tranquillité, la sérénité et l’élégance valent également pour le clavecin de Benjamin Alard. Les deux musiciens se sont montrés totalement à l’unisson, affichant une belle connivence et un remarquable engagement. Tout au plus aurait-on pu souhaiter une interprétation un peu moins lisse et un peu plus incisive des partitions du cantor de Leipzig, mais à ce niveau de perfection, ce n’est là qu’un détail. Donnée en bis, la lumineuse Sicilienne a mis un terme en toute beauté à cette soirée de mi-festival.


La veille, le programme bariolé de musique contemporaine (Pärt, Serksnytė, Miliūnaitė-Bliūdziuvienė, Zlabys, Kissine, Pelēcis, Piazzolla) concocté par Gidon Kremer à la tête de sa Kremerata Lithuanica, a emballé un public visiblement moins conservateur qu’on ne le croit. Et le lendemain, la pianiste Maria João Pires et Renaud Capuçon partageaient la scène pour la toute première fois, dans une programme Mozart-Beethoven harmonieux et fluide, qui a donné des frissons à bien des spectateurs. Les Sommets musicaux n’ont jamais aussi bien porté leur nom.


Les Sommets musicaux de Gstaad



Claudio Poloni

 

 

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