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Herkulessaal
01/13/2022 -  et 14* janvier 2022
Ludwig van Beethoven: Ah perfido!, opus 65 – Symphonies n° 8, opus 93, et n° 5, opus 67
Christiane Karg (soprano)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Iván Fischer (direction)


C. Karg, I. Fischer (© Astrid Ackermann)


Il est important de garder à l’esprit les limites de ce que peut faire un chef invité pour imposer sa conception d’une sonorité orchestrale précise lorsqu’il ou elle n’ont qu’un nombre limité de répétitions et que, comme c’est le cas pour l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, un orchestre a une culture et une identité sonore si forte et si personnelle.


Si l’on repense aux précédents concerts de la saison de cet ensemble, Herbert Blomstedt est assez à son aise avec le style « naturel » de cet orchestre, François-Xavier Roth obtient probablement les textures qu’il cherche dans Debussy avec son orchestre Les Siècles tandis que Sir John Eliot Gardiner trouve plus naturellement les couleurs orchestrales qu’il demande dans Beethoven avec son Orchestre Révolutionnaire et Romantique. Mais tous cherchent à faire partager et comprendre leurs conceptions.


C’est bien évidemment le cas aussi d’Iván Fischer. Le chef hongrois dispose les instruments sur scène comme il le fait avec son Orchestre du Festival de Budapest : premiers et seconds violons à la viennoise de part et d’autre du pupitre du chef et surtout les contrebasses dans la largeur de la scène, ce dernier choix permettant en particulier de faire ressortir leurs interventions avec plus de présence qu’à l’accoutumée.


Mais il faut hélas constater que cet exercice a des limites. En particulier, prise à un tempo plutôt retenu, la Huitième Symphonie de Beethoven peine à trouver une pulsation régulière. Certains tutti manquent de clarté et sont, inhabituellement pour un orchestre de cette qualité, un peu lourds, comme si les musiciens ne trouvaient plus leurs marques. On peut certes apprécier la rigueur avec laquelle Fischer respecte les indications aux cordes sur les passages legato et notes piquées dans le premier mouvement, là où tant de chefs se contentent d’un simple legato « facile ». On peut apprécier également le phrasé du menuet. Mais en fin de compte, l’ensemble ne trouve pas ses marques et déçoit.


L’atmosphère change du tout au tout avec l’air de concert Ah perfido!. Christiane Karg trouve de suite le ton impérieux que demande l’œuvre. L’orchestre retrouve des couleurs. Le passage central « Per pietà » trouve les artistes à leur meilleur. La soprano allemande maintient une belle ligne piano tandis que les cordes l’accompagnent avec beaucoup de soin.


Peut-être la Cinquième Symphonie de Beethoven a-t-elle bénéficié de plus de répétitions que la Huitième, peut-être les tempi plus animés choisis par Fischer conviennent-ils plus aux musiciens, le fait est que l’ensemble sonne bien mieux. Elément fondateur de la musique de Beethoven, la pulsation est rapidement établie et ne se perd pas. Les tutti ont plus de relief, les passages aux contrebasses ressortant ici avec plus de détails. Beethoven retrouve enfin sa puissance et sa force.


Iván Fischer retrouvera le podium de la Herkulessaal fin avril avec la Première Symphonie de Mahler tandis que Beethoven sera à nouveau au programme en juin avec le Concerto pour violon avec Julia Fischer et Michael Tilson Thomas et quelques semaines après la Septième Symphonie sous la baguette de Joana Mallwitz. Tant d’occasions de pouvoir découvrir le son que ces artistes aux tempéraments si différents vont demander aux musiciens.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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