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Le dernier jour de La Bohème au Teatro Real, toute une aventure Madrid Teatro Real 12/12/2021 - et 13, 15, 16, 18, 19, 20, 23, 26, 27, 29, 30 décembre 2021, 2, 3, 4* janvier 2022 Giacomo Puccini : La bohème Michael Fabiano*/Andeka Gorrotxategi (Rodolfo), Ermonela Jaho/Eleonora Buratto/Ailyn Pérez* (Mimi), Lucas Meachem/Andrzej Filonczyk/Javier Franco* (Marcello), Joan Martín-Royo/Manel Esteve/Gabriel Bermúdez* (Schaunard), Krzysztof Baczyk*/Soloman Howard (Colline), Ruth Iniesta/Raquel Lojendio* (Musetta), Vicenç Esteve*/Pablo García López (Benoît), Roberto Accurso (Alcindoro), José Carlos Marino (Parpignol), Claudio Malgenesi (Un sergent des douanes), Elier Munoz (Un douanier), Gizka Gurruchaga, Igor Tsenkman, Elier Munoz (Vendeurs)
Coro Titular del Teatro Real (Coro Intermezzo), Andrès Máspero (chef de chœur), Pequenos Cantores de la JORCAM, Ana González (chef de chœur), Orquesta Titular del Teatro Real (Orquesta Sinfónica de Madrid), Nicola Luisotti/Luis Miguel Méndez* (direction musicale)
Richard Jones (mise en scène), Julia Burbach (reprise de la mise en scène), Stewart Laing (décors et costumes), Mimi Jordan Sherin (lumières), Sarah Fahie (chorégraphie), Danielle Urbas (reprise de la chorégraphie)
(© Javier del Real/Teatro Real)
Les fêtes. Ah, les fêtes ! La Bohème de Richard Jones, en coproduction avec la Royal Opera House de Londres et le Lyric Opera de Chicago, a triomphé au Teatro Real entre le 12 décembre et le 4 janvier. On a dû attendre la dernière représentation de cette Bohème, après les fêtes. Et justement, avec le Nouvel An, le petit virus et ses variants ont envahi les deux distributions. La représentation du 2 janvier a été suspendue et le Teatro Real a été obligé de faire véritablement dans la dentelle pour assurer les deux dernières représentations, les 3 et 4 janvier. Et il a réussi, heureusement. On a raté Ermonela Jaho, hélas, mais on a profité de la Mimi formidable par la voix et la construction dramatique de l’Américaine Ailyn Pérez (Adina, Violetta, Tosca, Manon, Tatiana), qui se trouvait par hasard à Madrid. Michael Fabiano, Rodolfo dès la première, a tenu et il a déployé dans son rôle tout ce qui était déjà commenté et admiré par le public madrilène : un Rodolfo insurpassable, pleinement lyrique, sans excès de vérisme. Ce couple extraordinaire a été bien soutenu par de nouveaux venus dans cette Bohème, comme Javier Franco en Marcello, ou par des « résistants », comme Raquel Lojendio, étincelante Musetta d’une de deux distributions de décembre. L’autre « résistant » du groupe bohème, Krzysztof Baczyk, a côtoyé Gabriel Bermúdez, parfaitement intégré à la bande. La solution a été heureuse, et on peut imaginer que cela n’a pas été facile à réussir dans l’urgence en un ou deux jours. Bravo pour l’organisation artistique !
Mais il y avait l’orchestre, le chœur et les acteurs, qui sont la moitié de l’âme du deuxième acte (l’autre moitié étant Musetta, l’espiègle Raquel Lojendio), et ils ont fait corps avec enthousiasme. Comme d’habitude, d’ailleurs. Luis Miguel Méndez, prévu pour deux journées, a dirigé finalement la dernière avec toute la vivacité et en même temps le sentiment mêlés dans cet opéra.
La mise en scène de Richard Jones (voir ici) nous propose des changements des décors à vue : la petite mansarde des bohèmes ; les passages à la Baudelaire, à la Walter Benjamin ; le restaurant; le paysage enneigé à l’extérieur de la barrière, tout cela change devant nous, un déploiement uniquement possible dans un grand théâtre comme celui-ci. Même la direction d’acteurs a tenu !
Santiago Martín Bermúdez
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