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Sourires et jubilation

München
Herkulessaal
12/09/2021 -  et 10 décembre 2021
Wilhelm Stenhammar : Concerto pour piano n° 2, opus 23
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 « Héroïque », opus 55

Martin Sturfält (piano)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Herbert Blomstedt (direction)


H. Blomstedt, M. Sturfält (© Astrid Ackermann)


La consultation des archives de ConcertoNet montre que les œuvres de Wilhelm Stenhammar (1871-1927) sont des raretés. Herbert Blomstedt s’est fait un champion du compositeur suédois et a souvent donné en concert l’ouverture Excelsior, sa Sérénade ainsi que sa Deuxième Symphonie.


Que dire de ce Second Concerto pour piano ? Tout d’abord, il laisse deviner que le musicien devait être un pianiste de tout premier plan avec ce qui devait être un jeu d’octaves impérial et une vélocité spectaculaire. Si la facture reste assez traditionnelle, il y a un bref passage qui flirte avec une certaine modernité, le piano déroulant une mélodie tandis que les cordes l’accompagnent avec un motif plus court mais en modifiant les tonalités. Ces éléments mis à part, l’œuvre laisse un peu sur sa faim. Le premier mouvement contient de nombreuses parties de piano solo qui ne semblent être là que pour servir les capacités pianistiques du compositeur. L’orchestre ne « concerte » pas avec le soliste. Les thèmes ne sont pas sans charme mais sont peu développés. Le plus beau moment serait un thème chantant aux bois dans l’Adagio central, qui passe cependant un peu vite. Il faut apprécier la performance de Martin Sturfält, qui joue par cœur cette redoutable partition mais le bis, probablement de Stenhammar, plus concentré et rhapsodique, est plus satisfaisant.


Toute l’expérience de Blomstedt, le doyen des chefs d’orchestre en activité, se manifeste dans la seconde partie de ce concert, les musiciens de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise nous donnant une Symphonie « Héroïque » de toute beauté. L’effectif est en « formation Mozart », en ligne avec les options modernes. Il permet de faire ressortir de nombreux détails de la partition. Le fameux do dièse des contrebasses du début est ainsi clairement audible avec naturel. Le chef suédois trouve un tempo animé et établit une pulsation régulière, élément essentiel chez Beethoven. Il apporte un soin particulier pour faire ressortir la polyphonie très riche de l’œuvre, la conclusion du premier mouvement en particulier, étant simplement jubilatoire. La mise en place est de grande qualité. Blomstedt, à 94 ans, est un peu minimaliste par moments dans sa direction mais il sait indiquer par un coup d’épaule les impulsions de l’œuvre. Les fréquents coups d’œil entre les têtes de pupitres – premier violon, violoncelle… – montrent le professionnalisme de cet excellent orchestre. A plusieurs reprises, Blomstedt trouve des détails que l’on ne connaissait pas, une note tenue aux cuivres pour faire ressortir les harmoniques, des motifs rythmiques aux cordes, une légère accélération dans les dernières pages. Tout au long de l’exécution, les sourires complices entre chef et ses musiciens en disent long sur la qualité de leur relation et sur ce moment si spécial de musique.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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