About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

La jeunesse mature de Lorenzo Viotti

Paris
Maison de la radio et de la musique
12/03/2021 -  
Antonín Dvorák : Karneval, opus 92, B. 169
Robert Schumann : Concerto pour violoncelle, opus 129
Johannes Brahms : Quatuor avec piano n° 1, opus 25 (orchestration Arnold Schönberg)

Edgar Moreau (violoncelle)
Orchestre national de France, Lorenzo Viotti (direction)


L. Viotti (© Desiré van den Berg)


Des chefs trentenaires Lorenzo Viotti est l’un des meilleurs, déjà très demandé partout, à l’opéra et au concert. Il vient d’ailleurs de prendre ses fonctions à l’Opéra d’Amsterdam et à l’Orchestre philharmonique des Pays-Bas. Paris l’a entendu diriger Carmen et Faust à Bastille, il était l’hôte de l’Orchestre de Paris à la fin de la saison dernière. Les mauvais esprits attribuent une grande partie de con succès à un physique avantageux, qui ferait chavirer les cœurs les plus rebelles.


Le dernier concert du National, qu’il présente au micro en bon communicant, vient de leur donner tort : Lorenzo Viotti, qui semble avoir séduit l’orchestre, doit simplement tout à son talent et à son métier. Le Carnaval de Dvorák, même s’il accuse les limites de la virtuosité des cordes, impressionne par sa maîtrise, son panache et la vivacité de ses couleurs, vrai geyser orchestral où la baguette n’oublie jamais le chant. On admire ensuite l’accompagnement du Concerto pour violoncelle de Schumann, tendu, passionné, coloré. Edgar Moreau le joue avec une intensité douloureuse, rêveur et concentré, faisant magnifiquement sonner son David Tecchler de 1711, pas moins inspiré par la Sarabande de la Quatrième Suite de Bach.


Le Premier Quatuor avec piano de Brahms orchestré par Schoenberg reste une œuvre hybride : ce n’est plus tout à fait du Brahms et l’on doute que, à la place de son cadet, il l’eût récrite ainsi, en lui donnant de telles couleurs. Au chef de trouver le difficile équilibre entre les deux pôles, ce à quoi parvient le chef suisse, grâce notamment à sa rigueur architecturale, qui assure le naturel des transitions. Cette lecture lumineuse d’une partition vif-argent joue à la fois sur le timbre et le lyrisme, sur Schoenberg et sur Brahms donc, entre ombre et lumière, élan et ressac dans l’Intermezzo, sans épanchement excessif dans un Andante incandescent, à l’ébriété contrôlée dans un jubilatoire Rondo alla zingarese aussi tenu que débridé – dont l’orchestre bisse les dernières mesures. On aurait seulement aimé, pour tout ce Quatuor récrit, des cordes plus rondes et plus chaudes.



Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com