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Sortilèges sonores

Paris
Philharmonie
11/17/2021 -  et 18 novembre 2021
Felix Mendelssohn : Die Hebriden, opus26
Henri Dutilleux : Tout un monde lointain…
Richard Strauss : Eine Alpensinfonie, opus 64

Jean-Guihen Queyras (violoncelle)
Orchestre de Paris, Klaus Mäkelä (direction)


K. Mäkelä (© Mathias Benguigui)


De Mendelssohn à Strauss en passant par Dutilleux : le programme a de quoi flatter l’orchestre et confirmer le talent de son jeune chef – le Concerto pour violoncelle du compositeur français, pour être différent, déploie autant de sortilèges sonores que la Symphonie des Alpes de Strauss.


Les Hébrides convainc aussitôt, par la souplesse des lignes, la rigueur de la construction. Le Finlandais rend l’Ouverture à sa dimension narrative de poème symphonique, même si elle n’illustre pas de programme. Autant de qualités qui feront plus tard tout le prix du gigantesque opus straussien. Le chef y impressionne par la maîtrise de la masse orchestrale, qu’il n’épaissit jamais, et de la partition, dont il propose une approche très unitaire, où tout s’enchaîne naturellement – c’est la pierre d’achoppement de l’œuvre, souvent fragmentée dans la succession des étapes d’une journée qu’on peut aussi assimiler à une Vie de héros ne disant pas son nom. L’orchestre affiche une virtuosité sans la moindre faille, égal aux plus grandes phalanges – ruissellements de la cascade, déchaînements de l’orage. Mais la direction ne le laisse pas toujours assez respirer, il est tellement tenu qu’il en devient parfois corseté, un certain manque d’abandon dans le lyrisme et d’hédonisme dans la sonorité assèchent un peu la luxuriante musique de Strauss.


Tout un monde lointain..., en revanche, ne saurait trouver interprètes aussi éloquents que Jean-Guihen Queyras et Klaus Mäkelä qui, d’abord, résolvent le délicat problème de la balance entre le violoncelle et l’orchestre. Le Français séduit, au-delà de la sûreté technique, par la beauté et la richesse de la sonorité, l’imagination et l’intensité du jeu, restituant à l’œuvre sa puissance suggestive. Le Finlandais dirige à l’unisson, ne rendant pas moins la baudelairienne sorcellerie évocatoire des timbres de l’orchestre. Osons néanmoins une question taboue, un demi-siècle après sa création : l’œuvre ne pâtit-elle pas d’un certain relâchement formel ? En bis, la Sarabande de la Quatrième Suite de Bach, magnifique.



Didier van Moere

 

 

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