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Ariane à Gand

Gent
Opera Vlaanderen
11/09/2021 -  et 12, 14*, 17 novembre 2021
Richard Strauss : Ariadne auf Naxos, opus 60
Carla Filipcic Holm (Prima Donna, Ariadne), Michael Weinius (Tenor, Bacchus), Lisa Mostin (Zerbinetta), Leon Kosavic (Harlekin), Stephan Adriaens (Scaramuccio), Alexander Roslavets (Truffaldin), Daniel Arnaldos (Brighella, Tanzmeister), Raehann Bryce-Davis (Komponist), Werner Van Mechelen (Musiklehrer), Thierry Vallier (Perrückenmacher), Onno Pels (Ein Lakai), Davy Smets (Offizier), Elisa Soster (Najade), Lotte Verstaen (Dryade), Chia-Fen Wu (Echo), Freek De Craecker (Haushofmeister)
Symphonisch Orkest Opera Ballet Vlaanderen, Alejo Pérez (direction)


E. Soster, C. Holm, A. Pérez & L. Mostin en répétition
(© Tom Cornille)



La saison dernière, très perturbée pour la raison que chacun sait, l’Opéra des Flandres avait donné Ariane à Naxos (1916) en version de concert pour une diffusion en ligne. En ce mois de novembre, le public a cette fois la chance d’entendre cet opéra en salle, uniquement à Gand. L’entendre, mais aussi le voir, car les chanteurs interprètent leur partie, pour la plupart d’entre eux, avec une telle verve théâtrale qu’il ne manque pratiquement plus que les décors et les costumes. Le programme n’indique pas qui a mis au point les mouvements de scène, mais les entrées et les sorties sont réglées avec rythme, tandis que les ensembles fonctionnent avec naturel et précision.


La distribution aligne peu de grands noms, mais elle comporte des chanteurs assez épatants, comme Lisa Mostin, soprano colorature vive et piquante qui incarne une Zerbinetta pleine de peps, parfois un peu trop surjouée ; le personnage supporte, toutefois, un tel traitement. La technique ne laisse rien à désirer, avec des vocalises nettes et des aigus percutants. Raehann Bryce-Davis poursuit son beau parcours. Elle qui participait il y a encore quelques saisons aux productions en tant que membre de la troupe des jeunes de l’Opéra des Flandres endosse maintenant des rôles plus lourds, comme le Compositeur, servi par une voix somptueuse toujours bien placée, et un ton juste, avec de surcroit un vrai engagement émotionnel, sans exagération. Werner Van Mechelen se montre, quant à lui, égal à lui-même en Maître de musique, c’est-à-dire impeccable, en termes de phrasé et de prestance, tandis que Daniel Arnaldos se profile avec talent en authentique ténor de caractère en Maître de danse.


La voix de Carla Filipcic Holm possède le format et la tessiture nécessaires pour le rôle-titre, la capacité de maintenir le souffle, aussi, mais le personnage qu’elle incarne parait trop terne et statique pour convaincre totalement, les qualités musicales dominant néanmoins largement. A l’opposé du timbre plutôt charnu et coloré de la soprano, celui de Michael Weinius parait plus délavé, mais il arbore des attributs de ténor héroïque taillés pour Wagner, donc aussi pour Bacchus : il chante avec puissance et fermeté, toujours avec soin, avec une émission plutôt haute, sans grand charisme, toutefois. Le reste de la distribution excelle, comme Leon Kosavic, Stephan Adriaens et Alexander Roslavets, tous au point, au même titre que le trio de dames formé par Elisa Soster, Chia-Fen Wu et Lotte Verstaen, respectivement Naïade, Echo et Dryade, avec une préférence pour cette dernière, pourvue d’une jolie voix de mezzo-soprano. Freek De Craecker développe dans le prologue un bon jeu d’acteur en majordome, non sans distance ironique, mais il déclame sa partie en néerlandais.


Alejo Pérez obtient de l’orchestre, dont il assure la direction musicale depuis 2019, de riches sonorités, ainsi qu’un jeu collectif robuste et des prestations individuelles accomplies, au sein des cordes comme des autres pupitres : cette exécution claire et vigoureuse participe à l’élan théâtral de la représentation. Le directeur artistique, Jan Vandenhouwe, promet de programmer plus d’opéras en version de concert à l’avenir. Celui-ci s’y prête plutôt bien, contre toute attente, mais il nous semble plus judicieux de se passer de décors et de costumes pour des opéras composés sur des livrets aux ressources dramaturgiques plus pauvres.



Sébastien Foucart

 

 

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