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100% baroque Geneva Prangins (Temple) 09/10/2021 - et 11 septembre 2021 François Couperin, Louis-Nicholas Clérambault, Marc Antoine Charpentier, Michel Pignolet de Montéclair, Jean-Baptiste Lully, Louis Antoine Lefebvre, André Cardinal Destouches, Marin Marais : airs et pièces instrumentales Ana-Marija Brkic (soprano), Julie Catherine Eggli (mezzo-soprano), Nile Senatore (ténor), Ben Kazez (baryton)
Katarina Djordjevic, Priscila Gabrielle Santos, Andrew Wong (violon baroque), Lucine Musaelian (viole de gambe), Léo Spitz (violoncelle baroque), Sébastien Mitra, Dusan Toroman (clavecin), Marijana Mijanovic (coach vocal et direction artistique), Emmanuel Resche Caserta (coach instrumental et violon baroque), Florian Carré (chef de chant et clavecin)
Kateryna Sokolova (mise en scène), Pierre-François Dollé (chorégraphie et danse), Marie-Nathalie Lacoursière (danse), Constanza Meza-Lopehandia (scénographie et costumes)
(© David)
Lully, Couperin, Marais, Charpentier, Clérambault, Lefebvre ou encore Destouches... Rares sont les occasions d’assister à un concert consacré exclusivement à la musique baroque française, avec les grands compositeurs du genre mais aussi des noms moins connus. Prangins vient d’offrir cette opportunité. Prangins ? Un charmant village situé au bord du lac Léman, entre Genève et Lausanne, réputé pour son superbe château du XVIIIe siècle flanqué d’un immense potager pittoresque. Sous la houlette de la contralto Marijana Mijanovic, Prangins a vibré toute une semaine aux accords du baroque : la chanteuse, connue en Suisse essentiellement pour ses apparitions à l’Opernhaus de Zurich, a recruté des musiciens et des chanteurs prometteurs pour les convier à toute une série d’ateliers où ils ont pu profiter des conseils et de l’expérience de musiciens chevronnés, parmi lesquels Emmanuel Resche Caserta, premier violon des Arts Florissants. Les ateliers ont débouché sur plusieurs spectacles offerts au public, dont un spécialement destiné aux élèves des écoles. Les artistes étaient logés chez les habitants du village et nourris par les restaurateurs, une jolie façon d’associer la population au travail musical.
Les concerts ont permis d’entendre quatre jeunes chanteurs sûrement promis à une belle carrière : la soprano Ana-Marija Brkic, à la voix claire et lumineuse, la mezzo-soprano Julie Catherine Eggli, qui a campé une Didon (de Montéclair) particulièrement digne dans son désespoir, le ténor Nile Senatore, confondant d’émotion dans les airs sur les stances du Cid de Charpentier, et le baryton Ben Kazez, aux accents vengeurs et menaçants dans des extraits de la cantate Poliphème de Clérambault. Pour tous les quatre, le matériau et la technique sont là, indubitablement, reste encore à travailler la diction et l’expression. Comme la danse est indissociable du baroque, deux danseurs se sont joints aux instrumentistes et aux chanteurs ; une mise en espace a permis de rendre le spectacle encore plus vivant. La soirée s’est terminée sur les applaudissements chaleureux d’un public visiblement ravi. Une association a été créée pour pérenniser la manifestation.
Le site de Prangins Baroque
Claudio Poloni
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