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Récital de José Van Dam Paris
Théâtre des Champs Elysées
12/15/1999 -
Robert Schumann, Dichterliebe op.48
Hector Berlioz, Les Nuits d’été op. 7
José Van Dam (baryton-basse)
Maciej Pikulski (piano)
Une soirée dédiée à l’amour " romantique ". Le cycle de Schumann présente un récit intérieur chronologique, de l’éveil initial de l’amour, la désillusion, le désespoir, le tendre regret pour aboutir sur une acceptation teintée d’ironie. Le jeune pianiste d’origine polonaise Maciej Pikulski – que José Van Dam a choisi pour unique accompagnateur de ses récitals- fait preuve d’un toucher fascinant, le chant du piano coule, enivrant dans la noce de " Das is ein Flöten und Geigen " mais en même temps traduit, par ses répétitions obsédantes, l’angoisse jalouse du poète. Avec quelle subtilité, quelle musicalité, José Van Dam parvient-il à rendre la succession des émotions de ce poète à la voix désormais un peu fragile dans le registre aigu -un peu trop sollicité par les Lieder de ce cycle- et qui se voile parfois, mais sure et impérieuse quand l’émotion le requiert. Ephémère gaieté de " die Rose, die Lille, die Taube ", douloureux, voire tragique " Ich grolle nicht ", ironique amertume d’un " Ein Jüngling liebt ein Mädchen " soutenu par un piano enjoué, et résignation finale de ce qui ne peut être changé dans " die alten, bösen Lieder " -que d’intensité dans ces deux dernières strophes qui clôturent le cycle, qui résume toute l’intelligence du texte, le goût du mot de l’interprète. Les six chansons du cycle les Nuits d’été mises en musique par Berlioz constituaient la seconde partie du programme ; un cycle qui s’est ouvert avec légèreté pour s’achever avec une " île inconnue " pleine d’humour. Enfin, José Van Dam a clos ce récital par une " Calunnia " brillante, ciselant chaque mot avec un sourire diaboliquement malicieux.
Laurence Varga
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