About us / Contact

The Classical Music Network

München

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

חזאק או ברוך

München
Philharmonie im Gasteig
07/19/2021 -  
Jacques Offenbach : La Belle Helène: Ouverture
Ben Zion Shenker : Velirushalayim Ircha
Emmerich Kálmán : Gräfin Maritza: «Glück ist ein schöner Traum»
Fanny Hensel : Die Mainacht, opus 9 n° 6 – Hero und Leander
Schlomo Secunda : Dos Yiddishe Lid
Kurt Weill : One Touch of Venus: “Speak low” – Die Dreigroschenoper: Lied de Polly
Yossele Rosenblatt : Ad Heina

Chen Reiss, Talia Or (sopranos), Netanel Hershtik (cantor)
Jewish Chamber Orchestra Munich, Daniel Grossmann (direction)


Ce serait une erreur que de croire que la vie musicale munichoise se « limite » aux établissements de réputation mondiale comme l’Opéra, l’Orchestre de la Radio bavaroise et d’une certaine mesure le Philharmonique. On y trouve une offre dense, variée et très originale. Cette soirée nous permet ainsi de découvrir le Jewish Chamber Orchestra Munich (JCOM), ensemble créé en 2005 pour célébrer les œuvres des compositeurs juifs par Daniel Grossmann et sa mère Julia Grossmann, ce qui nous rappelle une fois de plus ce que le monde doit aux mères juives.


L’orchestre donne cinq à six programmes chaque année. Les musiciens vivent en Allemagne et sont de confessions et de nationalités multiples. La consultation des pages du site de l’orchestre permet de prendre la mesure de l’étendue du répertoire parcouru ainsi que de son originalité : création d’œuvres contemporaines, exécution de pièces de Weinberg, découverte de pièces du répertoire...


Et ne nous trompons pas, nous sommes à Munich, où le niveau musical est élevé (C’est une ville où le cantor de la synagogue libérale de Beit-Shalom vient du monde de l’opéra). Le JCOM est un ensemble de très bon niveau. Les attaques sont très nettes, les cordes sont homogènes, avec un vibrato chaleureux que les musiciens issus du monde du baroque regarderaient un peu de haut mais qui est ici tellement en situation. Les bois sont de qualité, avec une mention pour la clarinette de Sofia Astakhov. Daniel Grossmann dirige avec attention et autorité son ensemble et se révèle un accompagnateur attentif pour ses chanteurs.


Mais c’est aussi par la qualité et l’intelligence du programme que les musiciens brillent. Il est fait pour mettre en relief les qualités et les caractéristiques des trois chanteurs solistes. Netanel Hershtik maîtrise le style particulier des cantors avec ses longues et redoutables cadences et un art consommé de conteur. Talia Or se révèle très à son aise dans le style un peu canaille de Kurt Weill. Mais c’est la prestation de la soprano israélienne Chen Reiss qui impressionne et émeut par l’élégance de son phrasé, la beauté de son timbre mais surtout la découverte de la musique de Fanny Hensel, sœur de Felix Mendelssohn.


Cette dernière est fondamentalement méconnue, voire oubliée. Elle serait plutôt associée à une certaine musique de piano de salon privilégiant les miniatures. Les œuvres choisies ici révèlent un art consommé du chant. La première œuvre, La Nuit de mai, est méditative et pleine d’intériorité. La scène dramatique Héro et Léandre a une réelle force expressive et pourrait avoir été écrite par un Weber ou le dernier Mozart. Fanny Hensel s’y révèle une excellente orchestratrice et offre un beau solo au cor de Christian Loferer. Le bis, Italien, pourrait avoir été écrit par Richard Strauss.


Des musiciens comme Offenbach, Weill, Kálmán... ou les mélodies de Ben-Haim ou de Yossele Rosenblatt, le plus célèbre cantor de son époque, sont connues même si peu ou pas assez jouées. Mais ces trois œuvres de Fanny Hensel sont des révélations. Elles devraient être au répertoire de toute Soprano et qui donnent envie d’explorer les autres pages que Fanny Hensel a écrites.


Il y avait pour cette soirée une salle pleine mais avec une jauge toujours restreinte pour respecter les conditions sanitaires. Il y avait manifestement beaucoup d’habitués et certains peut-être comme moi qui venaient par curiosité. Nous savons maintenant pourquoi nous reviendrons de façon sûre.


Le site du Jewish Chamber Orchestra Munich



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com