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Le Philharmonique et les enfants

Nice
Opéra
06/12/2021 -  et 13 juin 2021
Etienne Perruchon : Kienta Kien
Camille Saint Saëns : Concerto pour violoncelle n° 1, opus 33
Francis Poulenc : Sinfonietta

Gautier Capuçon (violoncelle)
Orchestre et Chœurs de l’Ecole Domaine du Possible (Arles), Orchestre philharmonique de Nice, Lionel Bringuier (direction)


G. Capuçon, L. Bringuier (© Dominique Jaussein/Opéra de Nice)


Ce printemps 2021 restera dans la mémoire des mélomanes comme celui de la réouverture des salles de concerts. Dans tous les coins de France et d’Europe, on éprouve cette joie des retrouvailles entre public et musiciens. Partout, sur tous les visages, dans toutes les conversations, le même sentiment d’un bonheur reconquis et partagé! Ce bonheur, nous l’avons ressenti samedi à l’Opéra de Nice.


Ce théâtre a à sa tête le jeune directeur Bertrand Rossi, qui, ayant pris ses fonctions il y a un an, a vu sa première saison victime de la crise sanitaire. Depuis la reprise, il met les bouchées doubles. Il fait cela en affichant une évidente volonté de modernité. Sa réouverture s’est effectuée en deux temps: au niveau lyrique avec un Werther à la mise en scène audacieuse qui a été un succès, au niveau symphonique avec ce concert placé sous le signe de la jeunesse.


L’orchestre des écoliers du Domaine du Possible à Arles avait été invité à se joindre au Philharmonique de Nice pour interpréter une œuvre «pédagogique» d’un spécialiste du genre, le regretté Etienne Perruchon (1958-2019). Les petits Arlésiens participaient à une magnifique opération qui devrait être déclarée d’utilité publique dans tout le pays et qui s’appelle «Orchestre à l’Ecole». La vision de ces enfants chemisés de bleu répandus au milieu des musiciens professionnels fournissait une exaltante image d’avenir.


Le concert était dirigé par un «enfant du pays» qui porte en lui l’image de la jeunesse, Lionel Bringuier. Les mélomanes niçois se souviennent en effet qu’il y a vingt ans, à l’âge de 14 ans, leur jeune compatriote dirigeait l’orchestre des Victoires de la musique et qu’il remporta ensuite le concours de direction d’orchestre de Besançon le jour de ses 18 ans. Il a fait preuve, samedi, d’un sens du beau phrasé la musique française dans l’interprétation de la Sinfonietta de Poulenc. Il mit en exergue l’aspect festif de cette musique, tout à fait dans l’esprit d’un concert de retrouvailles.


Le soliste de la soirée était le violoncelliste Gautier Capuçon. Cet artiste que tout le monde connaît fut à la hauteur de sa célébrité. Il nous gratifia d’un magistral concerto de Saint-Saëns, avec des phrases bien timbrées, intensément vibrées, qui nous allaient droit au cœur.


Gautier Capuçon était également là en tant que parrain de l’opération «Orchestre à l’Ecole». Il n’aura pas été déçu par l’accueil du public niçois fait aux petits Arlésiens. Ils furent les vraies vedettes de la soirée. Ils eurent droit à une standing ovation. Si certains d’entre eux poursuivent dans le métier, ils se souviendront de la manière glorieuse dont ils auront inauguré leur carrière!



André Peyrègne

 

 

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