About us / Contact

The Classical Music Network

Lyon

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Une production onirique

Lyon
Opéra
10/10/2020 -  et 11, 13, 14, 16, 17, 18* octobre 2020
Maurice Ravel : L’Heure espagnole
Florence Losseau/Clémence Poussin* (Concepción), Quentin Desgeorges/Joel Prieto (Gonzalve), Etienne Duhil de Bénazé/Grégoire Mour* (Torquemada), Nicholas Morton*/Raoul Steffani (Ramiro), Christian Andreas/Martin Hässler* (Don Inigo Gomez)
Orchestre de l’Opéra de Lyon, Vincent Renaud (direction)
James Bonas (mise en scène), Grégoire Pont (concept et vidéo), Thibault Vancraenenbroeck (décors et costumes), Christophe Chaupin (lumières)


(© Michel Cavalca)


Nous avions assisté en 2018 à la création de cette onirique autant que mirifique production de L’Heure espagnole de Ravel mise en images par le duo James Bonas et Grégoire Pont, mais devant l’enchantement d’alors, nous avons repris le chemin de l’Opéra de Lyon, et le miracle s’est à nouveau produit. Nous ne reviendrons pas sur la proposition scénique, qui n’a pas subi de changement en deux ans, mais avouons que le spectacle a agi comme un baume sur nous, se révélant comme une réalisation idéale en tant que remède contre les temps moroses que nous vivons. Un spectacle également parfait vis-à-vis des drastiques mesures sanitaires qui régissent désormais l’univers du spectacle vivant: seulement cinq solistes et un orchestre placé en fond de scène, avec des musiciens suffisamment éloignés les uns des autres pour que personne ne coure le moindre risque.


Une double distribution est cette fois prévue, et nous sommes tombés sur la seconde, dont trois artistes faisaient déjà partie de l’aventure en 2018. En Concepción, l’on retrouve ainsi la jeune soprano Clémence Poussin, qui exploite à nouveau toute les facettes de l’héroïne, avec un matériau vocal indéniablement présent, et surtout une articulation parlé/chanté idéalement souple et modelée. Nouveau venu, en revanche, que l’excellent ténor espagnol Joel Prieto, que l’on s’étonne de retrouver là tant il fait déjà une belle carrière à l’international, et qui incarne ici un Gonzalve subtil d’expression, au chant toujours attractif, charmeur et racé. De son côté, Grégoire Mour reprend son rôle de Torquemada, à la fois roublard et peu regardant, tandis que Martin Hässler reprend celui de Don Inigo, avec les mêmes imposants moyens qui nous avaient frappés il y a deux saisons. En fin de compte, seul le baryton britannique Nicholas Morton déçoit quelque peu, en Ramiro, par le manque de projection et de volume de la voix, mais aussi par le manque de séduction d’un timbre assez neutre.


Le chef français Vincent Renaud rend toute justice à la palette sonore d’instrumentistes issus de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, et rompus à la musique de Ravel. Sous sa baguette acérée, tous semblent trouver sans effort le tempo approprié, l’équilibre du discours, l’éloquence sincère ou encore l’élégance...



Emmanuel Andrieu

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com