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Eclectisme sans complexe Lausanne
Opéra
09/23/2020 -
Claude Debussy, Richard Strauss, Georg Friedrich Händel, Edith Piaf, Consuelo Velázquez, Georges Bizet, Gabriel Fauré, Erik Satie, Carlos Almaran, Francis Poulenc, William Bolcom, Franz Schubert, Buena Vista Social Club et Gioachino Rossini : airs et chansons
Marina Viotti (mezzo-soprano)
Todd Camburn (piano), Gabriel Bianco (guitare), Gerry Lopez (saxophone), Antoine Brochot (contrebasse), Oscar Chacón (danse)
T. Camburn, M. Viotti (© Lauren Pasche)
C’est un splendide récital de Marina Viotti qui a ouvert la saison 2020-2021 de l’Opéra de Lausanne, la production d’Eugène Onéguine prévue initialement ayant été reportée à des jours meilleurs en raison de la pandémie de coronavirus. Après plusieurs années d’absence, la mezzo-soprano est revenue sur la scène de ses débuts et de ses premiers succès, avec un programme éclectique, à son image. Elle était entourée de quatre musiciens très engagés et d’un danseur au corps gracile. Déroulant pendant près d’une heure et demie le fil rouge de l’amour, la chanteuse s’est allégrement affranchie des frontières stylistiques avec une aisance déconcertante. Voguant sans complexe du cabaret au Lied et à la mélodie française, en passant par la chanson, le jazz et le baroque, elle a offert la pleine mesure de son talent, immense. Vocalement, on retient surtout le velouté, l’expressivité et la puissance du timbre. Scéniquement, on admire l’assurance et l’aisance de l’artiste sur le plateau, ainsi que son sens du spectacle. Avec sa longue robe rouge brillante et seyante, sa Carmen d’une sensualité à fleur de peau (« Près des remparts de Séville ») a dû faire tourner bien des têtes. Les quelques légères approximations dans les vocalises du rondo final de La Cenerentola de Rossini (« Nacqui all’affanno ») – qui a mis un terme à la soirée – ont traduit une certaine fatigue après l’extraordinaire énergie dépensée. Mais la chanteuse s’est remarquablement rattrapée en bis, avec un « Feeling good » swingant et revigorant, lancé à pleine voix et salué par une salve d’applaudissements enthousiastes.
Claudio Poloni
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