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Canto repetitivo Biarritz
Gare du Midi
09/19/2020 - et 20 septembre 2020
Altro Canto
Jean-Christophe Maillot (chorégraphie), Claudio Monteverdi, Biagio Marini, Giovanni Girolamo Kapsberger (musique)
Karl Lagerfeld (costumes), Dominique Drillot (lumières)
Vers un pays sage
Jean-Christophe Maillot (chorégraphie, scénographie, costumes), John Adams (musique)
Dominique Drillot (scénographie, lumières), Jean-Michel Lainé (costumes)
Ballets de Monte-Carlo
Altro Canto (© Alice Blangero)
Le second week-end du festival «Le Temps d’Aimer la Danse» a réuni en alternance à Biarritz deux compagnies prestigieuses, dont les Ballets de Monte-Carlo n’est pas la moindre.
La compagnie monégasque au rayonnement international, dirigée depuis 1993 par le chorégraphe français Jean Christophe Maillot, élève de Rosella Hightower et ancien soliste du John Neumeier Ballet à Hambourg, est venue sauver la programmation de cette trentième édition, remplaçant une troupe empêchée de voyager (voir ici) avec un superbe programme enchaînant deux pièces majeures de son répertoire.
Altro Canto, créé en à 2006 à Monaco avec des costumes de Karl Lagerfeld, a pour substrat plusieurs musiques de la Renaissance (Biagio Marini, Kapsberger et principalement le Magnificat de Monteverdi, l’enregistrement utilisé étant celui de Françoise Lasserre à la tête de Ensemble Akadêmia) et évoque grâce aux éclairages intimes de Dominique Drillot l’atmosphère à la bougie des maîtres français du clair-obscur. A la fois virtuose, poétique et sensuelle, la chorégraphie colle à la religiosité de la musique mais privée du spectaculaire décor de bougies de Rolf Sachs qui n’a pas fait le voyage, elle ne produit pas un effet très durable sur les 38 minutes de sa durée.
Vers un pays sage (Monte-Carlo, 1995), en revanche, crée une rafale d’effets percutants et électriques qui laissent le spectateur en haleine pendant 28 minutes tout du long de la pièce Fearful Symmetries de John Adams sur laquelle elle est réglée par Maillot avec une précision d’horloger. A l’instar de la musique d’Adam à la fois minimaliste et répétitive, le vocabulaire utilise des cellules de mouvements courtes et efficaces qui se déclinent et se conjuguent dans l’espace en un feu d’artifice qui rappelle les combinaisons les plus hardies de Jerome Robbins. Ce ballet qui a fait le tour du monde et est inscrit au répertoire de plusieurs compagnies européennes (Stuttgart, Grenade, Copenhague) a son histoire, car dédié par le chorégraphe à son père le peintre Jean Maillot, il convoque dans les éclairages superlatifs de Dominique Drillot les couleurs très singulières de la palette de ce peintre. La pièce s’achève en un duo apaisé qui montre la reproduction d’un tableau de Pierre Maillot.
Paris aura la chance de retrouver cette grande compagnie, qui remplacera du 6 au 14 novembre au Théâtre de Chaillot la Batsheva Dance Company empêchée de voyager, avec une de ses récentes créations, le ballet Coppél-i.A., créé à Monaco en 2019.
Olivier Brunel
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