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Une soirée à l’Empéri

Salon-de-Provence
Château de l’Empéri
08/06/2020 -  
Felix Mendelssohn : Quatuor en la mineur, opus 13
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette avec clarinette, K. 581
Nino Rota : Nonette

Emmanuel Pahud (flûte), François Meyer (hautbois), Paul Meyer (clarinette), Gilbert Audin (basson), Benoît de Barsony (cor), Daishin Kashimoto (violon), Joaquín Riquelme García (alto), Claudio Bohórquez (violoncelle), Olivier Thiery (contrebasse), Quatuor Mona: Verena Chen, Roxana Rastegar (violon), Arianna Smith (alto), Elia Cohen Weissert (violoncelle)


(© Jael Travere)


Hormis l’absence d’entracte (et la perte de convivialité qui en résulte), voilà une soirée typique du Festival international de musique de chambre de Provence au château de l’Empéri, avec un programme mêlant jeunes artistes et piliers de la manifestation et faisant alterner découvertes et grand répertoire, qui a attiré un nombreux public.


Bonne idée que de commencer par le Quatuor en la mineur (1827) d’un Mendelssohn de 18 ans, l’un des rares à son époque à avoir visiblement trouvé à s’inspirer dans les derniers quatuors de Beethoven avec cette œuvre tout à fait personnelle où le substrat autobiographique et l’originalité de la construction font bon ménage. Malheureusement, alors que le Quatuor Mona, fondé en 2018 au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, dispose de la plupart des ingrédients requis, excepté quelques problèmes de justesse, la mayonnaise ne prend pas et la musique, privée de tout enjeu, semble sclérosée par une application constante. Ce n’est pas le Quintette avec clarinette (1789) de Mozart qui peut mettre en danger les éminentes qualités de Paul Meyer: sonorité, agilité, souplesse, élégance. Et il a en outre le panache de ne pas s’imposer aux jeunes musiciennes mais de se fondre autant que possible dans les cordes.


Mais si le concert est intitulé «Nino Nonetto», on le doit bien sûr au rare Nonette (1959/1977) de Nino Rota (1911-1979), puisque le compositeur de la musique de bon nombre de films de Fellini (et de tant d’autres) a également à son actif un important catalogue de pièces de concert. Ce serait dommage d’oublier cette partie de son œuvre car ces cinq mouvements semblent tout spécialement destinés au plaisir ou même au bonheur d’une soirée provençale, avec une légèreté, un humour, une ironie, une virtuosité et un goût pour les exercices de style qui ne sont pas sans rappeler le néoclassicisme faussement rassurant de Jean Françaix. Autour de deux des directeurs musicaux, Emmanuel Pahud et Paul Meyer, les habitués de l’Empéri (François Meyer, Benoît de Barsony, Gilbert Audin, Daishin Kashimoto...) s’en donnent à cœur joie, et jusqu’à une diabolique tarentelle finale marquée vivacissimo, la mise en place millimétrée exigée par ces pages redoutables fait véritablement sensation.


Le site de Paul Meyer
Le site du Quatuor Mona



Simon Corley

 

 

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