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Die Entführung aus dem Serail au Vlaamse Opera Gent
De Vlaamse Opera
12/22/2001 - et à Gand : les 12, 14, 16, 18, 20 décembre 2001 puis à Antwerpen les 6, 8, 11, 13, 16 et 19 janvier 2002
Wolfgang Amadeus Mozart: Die Entführung aus dem Serail
Joyce Guyer (Konstanze, 12 décembre), Carmen Fuggis (Konstanze, 14, 16, 18, 20 décembre), Kristiane Kaiser (Konstanze, 22 décembre), Laura Claycomb (Konstanze, janvier), Marc Clear (Belmonte), Gustav Andreassen (Osmin), Cyndia Sieden (Blondchen), Christian Baumgärtel (Pedrillo), Frank Büssing (Bassa Selim), Yvonne Van Bree, Anja Wilbrink, Emmanuel Van den Berghe, Guido Verbelen (Janitscharen),
Tim Albery (mise en scène), Dany Lyne (décor et costumes), David Finn (lumières), Peter Burian (chef des chœurs),
Koor van de Vlaamse Opera, Symfonisch Orkest van de Vlaamse Opera, Arnold Östman (direction musicale)
Nouvelle Production du Vlaamse Opera
La surprise que nous réserve Tim Albery pour cette nouvelle production est hélàs bien mauvaise. Il nous inflige une transposition facile qui ne tient pas la route et rétire toute poésie en voulant privilégier un concept tape à l’œil. Nous voilà donc dans une époque évoquant les années 50, non pas dans le sérail d’un sultan mais dans le domaine vaguement oriental d’un mafieux à la tête d’une «entreprise » fleurissante et Osmin, loin de son rôle de gardien, semble superviser les bonnes affaires de son «boss ». Le décor de Dany Lyne est principalement constitué d’une haute forteresse métallique, modulable, qui changera de forme au cours de la soirée, offrant par ailleurs une plus value acoustique appréciable.
Les contresens se succèdent, ne respectant pas l’œuvre, privilégiant la dimension comique (certes importante) comme dans un show de Broadway, ce qui peut plaire, mais occulte complètement des thèmes plus graves que l’opéra de Mozart aborde mine de rien (c’est d’ailleurs ce qui en fait sa force). La psychologie des personnages est complètement négligée, en particulier Konstanze, sans caractère (mais le changement d’interprète soudain en est peut-être responsable), Blondchen, nunuche, Belmonte, sans charme, sans parler d’un Pacha Selim psychopathe qui arrive in extremis à trouver l’humanité nécessaire pour la clémence finale. Et que dire de ce strip-tease final du Chœur sous l’eau qui jaillit des parois de la forteresse ? Démonstration lourde confirmant par son effet ridicule que le concept de Tim Albery n’a aucune cohérence.
Le niveau musical de la représentation n’est hélàs pas pour nous consoler ; pourtant grand spécialiste du répertoire mozartien, Arnold Östman nous déçoit fortement par sa direction plate, lisse, sans couleurs.
Quant à la distribution, elle est loin de l’idéal. Soyons indulgent pour Kristiane Kaiser, arrivée pour une unique représentation afin de remplacer Joyce Guyer, souffrante dès la Première et qui ne chantera plus d’autres représentations, obligeant la direction du Théâtre à engager trois chanteuses en alternance pour pallier cette défection (la plus intéressante sera vraisemblablement Laura Claycomb, prévue pour toutes les représentations de janvier à Anvers). Kristiane Kaiser après un début difficile (les vocalises de son premier air « Ach, ich liebte »), s’est sortie avec les honneurs de ce rôle difficile. Son Belmonte, Marc Clear, est un médiocre chanteur s’étranglant dans l’aigu. L’autre ténor, Christian Baumgärtel, fut par contre un Pedrillo convaincant chantant son air avec beaucoup de couleurs. Cyndia Sieden est bien sûr plus à sa place en Blondchen qu’en Gilda, malgré le jeu que lui impose le metteur en scène. Gustav Andreassen est une basse prometteuse qu’il faudrait revoir dans d’autres circonstances car sa conception du rôle d’Osmin imposée par Tim Albery est absurde. Même remarque pour l’excellent comédien Frank Büssing qui pourrait ailleurs faire un grand Bassa Selim.
Christophe Vetter
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