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Couple idéal, direction enflammée

Milano
Teatro alla Scala
01/15/2020 -  et 18, 21, 26*, 30 janvier, 2, 13, 16 février 2020
Charles Gounod : Roméo et Juliette
Diana Damrau*/Vannina Santoni (Juliette), Vittorio Grigolo (Roméo), Nicolas Testé*/Dan Paul Dumitrescu (Frère Laurent), Mattia Olivieri (Mercutio), Marina Viotti*/Annalisa Stroppa (Stéphano), Frédéric Caton (Le Comte Capulet), Ruzil Gatin (Tybalt), Sara Mingardo (Gertrude), Edwin Fardini (Le Comte Paris), Jean-Vincent Blot (Le Duc), Paolo Nevi (Benvolio), Paul Grant (Gregorio)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (direction du chœur), Orchestra del Teatro alla Scala, Lorenzo Viotti (direction musicale)
Bartlett Sher (mise en scène), Dan Rigazzi (reprise de la mise en scène), Michael Yeargan (décors), Catherine Zuber (costumes), Jennifer Tipton (lumières), Andrea Giretti (reprise des lumières), B. H. Barry (maître d’armes), Gianluca Schiavoni (mouvements chorégraphiques)


(© Brescia - Amisano)


Un couple d’amoureux idéal, une direction musicale enflammée et une mise en scène classique, la reprise de Roméo et Juliette de Gounod à la Scala est un succès sur toute la ligne. Le spectacle vaut d’abord pour ses deux protagonistes. Roméo passionné et ardent (il avait déjà interprété le personnage à Milan en 2011), Vittorio Grigolo éblouit par la sûreté de sa technique, la luminosité de son timbre et la flamboyance de ses aigus, mais aussi par les nuances dont il pare son chant, avec notamment de magnifiques pianissimi éthérés ; et pour une fois, le ténor italien ne force pas exagérément le trait, son interprétation scénique demeurant naturelle et sobre. De surcroît, son français est excellent. Difficile d’imaginer qui pourrait faire mieux aujourd’hui dans ce rôle. La Juliette insouciante, sensuelle et légère de Diana Damrau ne lui cède en rien, avec son timbre clair et juvénile ainsi que ses vocalises parfaitement assurées ; tout au plus pourrait-on regretter une projection manquant parfois de tranchant. Les seconds rôles sont à l’avenant, à commencer par le Père Laurent aux superbes accents sombres de Nicolas Testé, le Mercutio fringant de Mattia Olivieri, le Stéphano bien chantant de Marina Viotti et la Gertrude expressive et ironique de Sara Mingardo, même si elle est fâchée avec la diction française.


Au rideau final, Vittorio Grigolo et Diana Damrau sont gratifiés de salves d’applaudissements enthousiastes, de même que le chef, Lorenzo Viotti. Agé d’à peine 30 ans, celui-ci dirige pour la première fois un opéra à la Scala, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses débuts lyriques à Milan sont impressionnants. Il offre une lecture particulièrement contrastée du chef-d’œuvre de Gounod, avec des déchaînements de fougue et de passion succédant à des moments de poésie et de lyrisme, toujours très attentif aux chanteurs. Une carrière à suivre de près, d’autant qu’il vient d’être nommé à la tête de l’Opéra d’Amsterdam.


La production de l’Américain Bartlett Sher est des plus classiques, efficace et fluide aussi. Déjà présentée à la Scala en 2011 (le spectacle a été étrenné au Festival de Salzbourg en 2008 avant de traverser l’Atlantique pour débarquer à New York), son décor unique évoque une grande place de Vérone entourée de palais monumentaux aux nombreuses arcades et, évidemment, aux balcons tout aussi nombreux. A chaque scène, un élément distinct vient rappeler le déroulement de l’intrigue, qu’il s’agisse d’un autel pour Frère Laurent, d’un immense drap blanc pour le lit nuptial ou encore de deux tombeaux pour le finale. Les somptueux costumes de Catherine Zuber sont un régal pour les yeux, de même que les combats, tous parfaitement réglés. Avec cette magnifique production, la Scala entame avec éclat l’année 2020.



Claudio Poloni

 

 

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