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Un timbre de diamant Geneva Grand Théâtre 12/31/2019 - et 2 janvier 2020 (Basel) Georg Friedrich Händel: Alcina, HWV 34: «Tornami a vagheggiar» – Rinaldo, HWV 7: «Lascia ch’io pianga» – Concerto grosso en si bémol, opus 6 n° 7, HWV 325
Wolfgang Amadeus Mozart: Le nozze di Figaro, K. 492: Ouverture – Il re pastore, K. 208: «L’amerò, sarò costante» – Symphonie n° 35 «Haffner», K. 385 – Idomeneo, K. 366: «Zeffiretti lusinghieri»
Gioacchino Rossini: Il signor Bruschino: Ouverture – Il barbiere di Siviglia: «Una voce poco fa» Regula Mühlemann (soprano)
Basler Kammerorchester, Umberto Benedetti Michelangeli (direction)
R. Mühlemann (© Guido Werner)
Il y a deux ans, le Grand Théâtre de Genève avait donné la trilogie des opéras autour du personnage de Figaro. La révélation vocale de ces trois soirées était sans nul doute la performance de la jeune soprano Regula Mühlemann dans le rôle de Suzanne des Noces de Figaro. Depuis, la Lucernoise a entre autres chanté Mahler sous la baguette de Valery Gergiev ainsi que de Mariss Jansons. Elle sera en février sur les planches de l’Opéra de Vienne pour deux représentations de L’Elixir d’amour de Donizetti et, excusez du peu, Pamina cet été au Festival de Salzbourg dans La Flûte enchantée.
Ce n’est pas un hasard. Son timbre est lumineux avec des aigus resplendissants. Le phrasé est élégant et, signe des grands chanteurs, il n’est pas toujours évident de saisir là où elle respire. Si le «Lascia ch’io pianga» de Händel est un peu bas pour elle, «Tornami a vagheggiar» est plein de charme avec de subtiles ornementations bien dans l’esprit de l’œuvre. Sa Rosine n’a nul besoin de son maître de musique. Mais c’est avant tout dans Mozart qu’elle trouve une rare qualité d’expression et de musicalité.
Voici simplement une voix d’exception. Maintenant, il lui faut maintenant sortir d’une certaine zone de confort et s’exposer. De ce point de vue, il lui faut, à ce stade de son développement, un accompagnement plus sophistiqué que celui qu’elle a de l’Orchestre de chambre de Bâle, même si elle a dans le passé travaillé avec eux au disque. Les cordes manquent de couleur et de cantabile et les phrasés d’imagination. La comparaison avec ce que nous avons eu il y a quelques semaines et qui est encore dans nos oreilles avec la venue de l’Opéra de Vienne est un peu cruelle.
Les musiciens donnent en bis «Un moto di gioia» des Noces de Figaro et surtout une resplendissante Frühlingsstimmen de Johann Strauss. Attendons que quelques coups de fil se passent et je vous parie que nous avons entendu hier soir la prochaine très grande grande Marcelline, Sophie, Zdenka... de cette décennie naissante.
Le site de Regula Mühlemann
Antoine Lévy-Leboyer
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