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Pour le chœur Paris Théâtre des Champs-Elysées 12/13/2019 - et 12 décembre 2019 (Luxembourg) Franz Schubert: Symphonie n° 8 «Inachevée», D. 759
Gioacchino Rossini: Stabat Mater Maria Agresta (soprano), Daniela Barcellona (mezzo), René Barbera (ténor), Carlo Lepore (basse)
Wiener Singverein, Johannes Prinz (chef de chœur), Orchestre philharmonique du Luxembourg, Gustavo Gimeno (direction)
G. Gimeno (© Marco Borggreve)
Déjà donné le 12 décembre à la Philharmonie de Luxembourg, ce même concert était à programmé à Paris en ce vendredi de grève. Malgré ces circonstances, public et musiciens, arrivés difficilement à Paris après 7 heures de transport en bus, étaient au rendez-vous.
La Symphonie «Inachevée» de Schubert, bien menée par le chef espagnol, est précise mais aussi sérieuse, sans doute un peu tendue du fait de la direction raide qui semble vouloir tout contrôler. Mais si le contrôle est bien là, la liberté et la poésie de la pièce en souffrent et cette exécution presque tragique, même si elle n’est pas un contre-sens, sonne un peu étriquée. De plus, l’orchestre même s’il possède de vraies qualités individuelles comme collectives n’atteint toutefois pas le niveau des formations symphoniques de format équivalent.
En seconde partie, place au Stabat Mater de Rossini, aux quatre solistes réunis pour l’occasion et au Wiener Singverein, le célèbre chœur viennois dont l’installation sur scène parfaitement réglée est déjà un spectacle. La prestation de ce chœur sera sans aucun doute le meilleur moment de cette soirée. Sa capacité à nuancer, sa polyphonie toujours audible comme sa précision d’intonation sont les témoins d’un ensemble de haut niveau. A cela s’ajoute cette discipline collective visible et audible et qui fait, outre les impeccables levées et assis, qu’aucune voix ne dépasse. Johannes Prinz, qui dirige depuis 1991 cet ensemble, peut être fier du travail accompli.
Grosse déception en revanche du côté des solistes. La soprano Maria Agresta est ce jour fâchée avec les voyelles, la mezzo Daniela Barcellona à la peine en termes de projection, le ténor René Barbera, à l’image de sa tenue, semble un peu désinvolte et la basse Carlo Lepore, au large vibrato, parvient même à troubler le chœur dans le «Fac ut portem». Et quel dommage de faire chanter le sublime «Quando corpus morietur» par un quatuor de solistes au niveau insuffisant quand on dispose d’un tel chœur.
Un concert qui ne laissera pas un souvenir impérissable, sauf pour l’excellente prestation du chœur viennois, bien fidèle à sa réputation d’excellence.
Gilles Lesur
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