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Vitamines Paris Cité de la musique 11/18/2001 -
Salvatore Sciarrino : Autoritratto nella notte Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n° 3, opus 37 Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 36, K. 425 « Linz »
Georges Pludermacher (piano), Orchestre du Conservatoire de Paris, Ami Flammer (direction)
Après Shlomo Mintz en mars dernier (voir par ailleurs sur ce site), c’est sous la direction d’un autre grand violoniste, Ami Flammer, que les étudiants du Conservatoire de Paris jouent en (petite) formation orchestrale.
Autoritratto nella notte (Autoportrait de nuit, 1982) est emblématique de l’écriture de Salvatore Sciarrino: la prédominance des silences et pianissimi, tout juste interrompus par quelques arabesques des cordes solistes, crée une atmosphère indéniablement poétique, non exempte d’éléments descriptifs mais sublimés, à la manière des musiques nocturnes de Bartok. La concentration des jeunes musiciens s’y révèle de façon tout à fait exemplaire.
Le piano de Georges Pludermacher est la probité même, sans exclure la virtuosité (cadence de l’allegro con brio) et c’est donc une joie de le retrouver dans le Troisième concerto de Beethoven. Prenant grand soin de phrasés, Flammer va toujours de l’avant et ménage l’espace du soliste. Le rondo final est particulièrement réussi, libérant la tension des deux mouvements précédents avec une fougue et une verve revigorantes.
Toujours avec des effectifs restreints (vingt-neuf cordes), Flammer convainc dans l’exercice sans filet qu’est toujours l’interprétation de Mozart. Si sa gestuelle (sans baguette) semble saccadée et massive, il n’en obtient pas moins brio, panache, clarté du trait et de l’articulation, franchise des attaques. Effectuant toutes les reprises et privilégiant l’expression plus que le pathos, le chef joue sur les contrastes. L’allegro spiritoso est ainsi parfaitement... spiritoso, vitaminé, presque dans l’esprit de Haydn, de même que le menuet. Mais au détour de l’andante ou du trio, plus lent que son menuet, la grâce n’est jamais absente. L’orchestre, rarement pris en faute, suit avec enthousiasme.
Simon Corley
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