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Don Giovanni, rien que Don Giovanni mais tout Don Giovanni

Geneva
Victoria Hall
12/12/2019 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Don Giovanni, K. 527
Samuel Hasselhorn (Don Giovanni), Dan Paul Dumitrescu (Il Commendatore), Irina Lungu (Donna Anna), Benjamin Bruns (Don Ottavio), Federica Lombardi (Donna Elvira), Riccardo Fassi (Leporello), Clemens Unterreiner (Masetto), Daniela Fally (Zerlina)
Chor und Orchester der Staatsoper Wien, Michael Güttler (direction)


F. Lombardi (© schneiderphotography)


L’exercice de l’opéra en version de concert est toujours délicat. Il faut accepter une certaine convention d’entendre des textes chantés par dames en robes longues et hommes en smoking uniformes. Il faut mettre un peu de vie sans aller à un certain cabotinage. Il faut surtout que le niveau musical soit de telle qualité que l’on oublie les conventions. Pour cette première visite à Genève de l’Opéra de Vienne, c’est un opéra de Mozart, carte de visite obligatoire du Staatsoper, qui avait été choisi et oui, le niveau musical était impressionnant.


Le mérite revient avant tout à un orchestre somptueux. Des cordes soyeuses, riches, un fondu entre tous les pupitres et une très grande dynamique pour une petite formation «Mozart» sans que les couleurs disparaissent. Il faut des générations pour créer et obtenir un tel son et garder un tel style. L’orchestre étant sur scène et donc plus présent que dans la fosse, on se surprend à écouter tel détail aux bois ou à quel point Mozart savait écrire pour les violoncelles et contrebasses. Le jeune chef Michael Güttler donne une lecture jeune, dynamique et nerveuse. Les tempi sont très animés et la tension ne faiblit pas. La mise en place est de bout en bout juste impeccable alors que les opéras de Mozart sont souvent l’objet de petits décalages, qui sont ici, juste absents.


La distribution, sans vedettes, est probablement typique de ce que l’on a «en semaine» à Vienne pourrait-on penser. Mais les chanteurs sont jeunes et pleins de talent. Retenez le nom de Federica Lombardi, dont le «Mi tradi» illustre les qualités de chanteuse dramatique. Riccardo Fassi caractérise son Leporello avec beaucoup de classe. Daniela Fally phrase sa Zerline avec beaucoup d’imagination. D’un plateau homogène, seul Samuel Hasselhorn est un peu en retrait et souffre peut-être de ne pas avoir la scène. Mais les ensembles si essentiels sont vraiment là et l’on peut même faire l’hypothèse qu’ils ont été répétés dans cette salle. Les finals des deux actes sont dynamiques et éclatants de vie.


On pouvait croiser pour cette soirée Dominique Meyer qui s’était déplacé ainsi que Tobias Richter, l’ancien directeur du Grand Théâtre. Conséquence des grèves dans la France voisine (ou selon d’autres des élections en Angleterre) , ou d’une semaine particulièrement riche en événements musicaux, Victoria Hall n’était pas autant remplie que ce que cette soirée l’aurait mérité. Mais Steve Roger, ancien et futur directeur musical de l’OSR et actuel directeur de la saison des grands interprètes, savait très bien ce qu’en faisant venir ces musiciens, il a offert à nouveau à Genève un spectacle de très haut niveau. Les absents ont eu tort et Mozart a été royalement servi.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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