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Marin Alsop à la conquête de la Philharmonie Paris Philharmonie 12/04/2019 - et 5* décembre 2019 John Adams : The Chairman Dances
Francis Poulenc : Concerto pour deux pianos
Antonín Dvorák : Symphonie n° 7, opus 70, B. 141 Katia et Marielle Labèque (piano)
Orchestre de Paris, Marin Alsop (direction)
M. Alsop (© Adriane White)
On la connaît surtout comme disciple de Leonard Bernstein et interprète de musique américaine – à commencer par celle de son maître. Mais serait-elle à la tête de l’Orchestre de la Radio de Vienne depuis la rentrée si elle n’excellait pas aussi dans le grand répertoire? A écouter la Septième Symphonie de Dvorák qu’elle vient de donner avec l’Orchestre de Paris, on s’en convainc aussitôt. L’Allegro maestoso est plein d’une grandeur sombre, âprement tendu, remarquablement construit – quel art des transitions! Jusqu’au bout, la partition sera traversée de ce souffle qui ne faiblit jamais. Ici s’exalte la filiation brahmsienne, loin d’une certaine tradition tchèque. On n’aime pas moins l’ample respiration du Poco adagio, où les bois font merveille, où la tension n’est pas sécheresse. Le Scherzo va comme un gant à cette rythmicienne au geste ferme mais sans raideur. L’Allegro final, souvent décousu, se tient, comme toute la Symphonie, qu’on dirait presque déployée en un seul mouvement, avec ce sens de la clarté polyphonique observé dès le début. Marin Alsop mérite bien les applaudissements des musiciens, visiblement pas moins conquis que le public.
La Symphonie du Tchèque clôturait le concert, inauguré par un sémillant The Chairman Dances de John Adams, foxtrot préparatoire à un épisode du futur Nixon in China, que l’Américaine fait swinguer dans un déhanchement très contrôlé. Le Concerto pour deux pianos de Poulenc, ensuite, ne swingue pas moins, qu’elle dirige comme du Bernstein, en exaltant à la fois la gouaille et le lyrisme, faisant crépiter ou s’alanguir l’orchestre de Poulenc, qu’on entend rarement aussi fouillé. Pas moins identifiées à la partition, les sœurs Labèque, qui la jouent depuis des décennies avec la même verve, le même chic, la même gourmandise – Katia plus Florestan, Marielle plus Eusebius, pour reprendre les catégories schumaniennes. En bis, un des Mouvements que Philip Glass leur a destinés.
Le site de Marin Alsop
Didier van Moere
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