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Classique mais exaltant!

Lyon
Auditorium Maurice-Ravel
11/07/2019 -  et 9 novembre 2019
Richard Strauss: Don Juan, opus 20
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Concerto pour violon en ré majeur, opus 35
Serge Rachmaninov: Danses symphoniques, opus 45

Vladimir Guzman (violon)
Orchestre national de Lyon, Markus Stenz (direction)


M. Stenz (© Kaupo Kikkas)


Au lendemain d’une enthousiasmante exécution (en version de concert) d’Ernani de Verdi (en coproduction avec l’Opéra national de Lyon), l’Auditorium de Lyon affichait un programme symphonique assez «classique» dans son choix, mais néanmoins exaltant dans son exécution, sous la battue de Markus Stenz, longtemps directeur musical de l’Orchestre du Gürzenich (Cologne). La soirée débute avec Don Juan, le fameux poème symphonique composé par Richard Strauss. Cette première partie de concert est d’abord l’occasion de constater que la violoniste supersoliste Jennifer Gilbert, sœur du chef Alan Gilbert, est une instrumentiste d’exception, et ensuite que le chef allemand est tout à fait en capacité d’obtenir des musiciens de l’Orchestre national de Lyon autant des lignes d’une extraordinaire finesse que des tutti magistraux. Doté d’une gestuelle sobre et précise, Stenz sait ménager des contrastes, évitant ainsi les longueurs tout en clarifiant la lecture de cet ouvrage particulièrement dense. Par ailleurs, la belle homogénéité des pupitres est indubitablement un atout, avec une mention spéciale pour les cuivres qui confirment ce soir leur étonnante solidité.


Le soliste de la soirée est le violoniste israélien Vadim Gluzman, venu défendre le célébrissime Concerto pour violon de Tchaïkovski (et, pour la petite histoire, le Stradivarius sur lequel il joue n’est autre que celui ayant appartenu à Leopold Auer, dédicataire de l’œuvre). Dès l’introduction orchestrale de l’Allegro moderato, la formation symphonique présente un son fluide et enlevé, jamais trop appuyé, afin de garder la partition dans toute sa finesse. L’apparition du violoniste envoûte, tant celui-ci semble tranquille et à son aise, alors qu’il prend des risques évidents dans le rubato. La cadence apporte un surplus de talent par l’évidence d’un style impressionnant, qui mêle l’effet à la justesse sans jamais être trop dans la démonstration. Les applaudissements ne peuvent s’empêcher de fuser après un aussi étincelant premier mouvement, mais Gluzman relance le concert avec l’extraordinaire Canzonetta, d’où émergent la grâce et l’épure de son Stradivarius, pure parenthèse enchantée qui fait regretter l’arrivée trop rapide de l’Allegro vivacissimo! En revanche, petite déception quant au bis, qui nous fait le coup du sempiternel extrait d’une des Partitas de Bach... à croire que hors le compositeur allemand, il n’y ait point de salut pour les bis violonistiques!


Après l’entracte, avec un effectif monté à près d’une centaine de musiciens, c’est aux Danses symphoniques de Rachmaninov que la phalange lyonnaise s’attelle. La formation, sous la baguette du chef allemand, s’éloigne quelque peu des célèbres lectures russes que l’on connaît (au disque) de l’ouvrage, sans non plus rechercher les sonorités brillantes d’une œuvre créée par Eugene Ormandy (à qui elle fut dédiée) et son Orchestre de Philadelphie. Le geste irréprochable offre à la partition une belle énergie, et confère surtout une authentique finesse à la partie médiane de la première des trois danses, d’où ressortent du pupitre des bois une superbe clarinette basse (Lilian Harismendy) et un magnifique saxophone (non mentionné dans le programme de salle...).



Emmanuel Andrieu

 

 

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