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Une grande soirée verdienne

Lyon
Auditorium Maurice-Ravel
11/06/2019 -  et 8 novembre 2019 (Paris)
Giuseppe Verdi: Ernani
Francesco Meli (Ernani), Carmen Giannattasio (Elvira), Amartuvshin Enkhbat (Don Carlo), Roberto Tagliavini (Silva), Margot Genet (Giovanna), Kaëlig Boché (Don Riccardo), Matthew Buswell (Jago)
Chœurs de l’Opéra national de Lyon, Johannes Knecht (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Lyon, Daniele Rustioni (direction)


(© Emmanuel Andrieu)


Qu’il s’agisse de l’œuvre de Victor Hugo ou de celle de Giuseppe Verdi, Hernani reste lié à nos yeux à une impression de mouvement. Ardeur, jeunesse, fureur sont des termes qui reviennent sans cesse, lorsqu’il s’agit de définir ce que le drame aussi bien que l’opéra apportent de nouveau, et même de révolutionnaire, dans un monde trop mesuré. En l’absence de toute mise en images, c’est donc au chef d’apporter cet énergie fougueuse, et l’on pouvait compter sur la baguette de Daniele Rustioni – après avoir fait ses preuves, ici même à l’Auditorium de Lyon, dans Attila et Nabucco – pour relever le défi. Poursuivant donc leur exploration des ouvrages de jeunesse de Verdi sur la scène de cet autre temple de la musique à Lyon (avec l’opéra de Jean Nouvel), l’Italien et l’Orchestre (et les Chœurs) de l’Opéra national de Lyon renouvellent l’enthousiasme qu’avait suscité en nous l’exécution des deux premiers opus verdiens précités. Toute de fièvre et d’élan, sa direction communique également à l’orchestre cette vibration passionnée, et cette émotion contagieuse que distille la partition.


Dans le rôle-titre, le ténor italien Francesco Meli déploie toutes les ressources d’un instrument parfaitement adapté aux exigences d’Ernani. Il fait preuve d’un vrai luxe dans le raffinement de la ligne, et délivre de superbes demi-teintes. Et si le grave sonne parfois un peu faible, l’aigu brille lui de tous ses feux, au fil d’une incarnation toute d’ardeur et de passion. Dans celui d’Elvira, l’Italienne Carmen Giannattasio a aujourd’hui une voix qui se rapproche du véritable soprano verdien requis ici, grande et sombre, généreuse et chaude dans le grave, sachant être flamboyante. Et si les vocalises de son air d’entrée «Ernani, Ernani, involami» sont un peu bousculées – pour ne pas dire «savonnées» –, son chant se discipline néanmoins dans la passion au cours de la soirée. Révélation du Nabucco déjà évoqué, le baryton mongol Amartuvshin Enkhbat incarne un Don Carlo de haute stature, autoritaire et magnanime. Malgré un timbre coulé dans le bronze, il donne à son «Vieni meco» du II une superbe morbidezza amoureuse, et sa méditation à l’acte III s’avère d’une grande noblesse. Mais la prestation la plus remarquable est, à nos yeux, celle de la basse italienne Roberto Tagliavini, pour la beauté du timbre et l’autorité des accents. Enfin, les Chœurs de l’Opéra national de Lyon confirment leur excellence dans un ouvrage qui les sollicite beaucoup.


Les spectateurs parisiens auront droit à une séance supplémentaire puisque le concert sera repris dès le 8 novembre au Théâtre des Champs-Elysées.



Emmanuel Andrieu

 

 

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