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Tradition germanique

Paris
Philharmonie
11/03/2019 -  et 21, 22 janvier 2019 (Berlin)
Johannes Brahms: Symphonies n° 3 en fa mineur, opus 90, et n° 4 en mi mineur, opus 98
Staatskapelle Berlin, Daniel Barenboim (direction)


D. Barenboim (© Monika Rittershaus)


Décidément, en ce (encore) début de saison musicale, le cosmopolite Daniel Barenboim aime Paris: après un concert donné le 20 octobre en cette même salle à la tête du l’Orchestre du divan occidental-oriental, il en a en effet donné deux autres, cette fois-ci en qualité de pianiste (les 30 octobre et 1er novembre) qui furent entièrement consacrés à Beethoven. Et voici donc deux nouveaux concerts consacrés aux quatre Symphonies de Johannes Brahms, à la tête de l’orchestre dont il est désormais chef à vie, celui de la Staatskapelle de Berlin.


Avouons (même si nous n’avons pas entendu celui de la veille où étaient jouées les Première et Deuxième symphonies) qu’en nous rendant à la Philharmonie de Paris, en cette fin d’après-midi dominicale, que nous avions une légère appréhension. D’une part, on sait pour l’avoir déjà éprouvé que Daniel Barenboim, immense musicien évidemment, est assez irrégulier suivant les jours et peut donc atteindre aussi bien le génie que la catastrophe. D’autre part, son intégrale des Symphonies de Brahms, récemment enregistrée en concert à la Philharmonie de Berlin avec ce même orchestre, et publiée chez Deutsche Grammophon, a été assez fraîchement accueillie par la critique. Bref, il était légitime de se poser la question: à quoi allait-on avoir droit? Finalement, à un bien beau concert.


Si l’Allegro con brio initial de la Troisième Symphonie souffre d’un léger décalage entre les cuivres et les cordes, la conduite de Daniel Barenboim frappe autant par la masse et la puissance de l’orchestre (superbes pupitres de violoncelles et contrebasses) que par l’attention portée aux équilibres. L’Andante suscite curieusement un certain ennui en raison d’une tendance, plusieurs fois observée d’ailleurs, au «surplace», les timbres de la clarinette solo manquant singulièrement de velouté à cette occasion en raison sans doute d’une anche trop faible. Mais le reste de la symphonie se révéla de bien meilleure facture grâce, tout d’abord à un Poco allegretto enjôleur mais jamais alangui, séducteur mais jamais dégoulinant, qui suscita dès les premières notes l’habituel frémissement du public, nombre de spectateurs s’étant sans doute dit «Ah... C’est donc dans cette œuvre qu’il y a cet air si célèbre»... Conduit dans un tempo plus mesuré que celui adopté par Christoph von Dohnányi quelques jours auparavant à la tête de l’Orchestre de Paris, il ouvrit la voie à un Allegro conclusif superbe d’emportements et, finalement, d’apaisement; une conclusion de toute beauté.


On attendait donc beaucoup des cordes dans l’entrée en matière de la Quatrième: force est de constater que ce fut une appréhension d’emblée un peu lourde mais qui gagna en rapidité assez vite. L’orchestre se pare de couleurs subtiles et, de nouveau, les cordes germaniques forcent l’admiration quel que soit le pupitre retenu. Dommage que Daniel Barenboim se laisse aller à quelques effets, notamment à la fin du mouvement qui, avec ces nuances, nous a un instant presque rappelé l’Inachevée de Schubert. L’Andante moderato, en dépit d’une certaine uniformité due à un manque de différenciation dans les pupitres de cordes, met cette fois-ci les bois en valeur où excellent la flûtiste Claudia Stein et, surtout, la hautboïste Cristina Gómez Godoy, irréprochable de la première à la dernière note du concert. Après un Allegro giocoso bucolique et réjouissant à souhait (quels bois encore une fois!), Barenboim conduisit avec vigueur, voire précipitation à partir du Più allegro, le dernier mouvement où le pupitre de cors, emmené par Hanno Westphal, fut d’une noblesse à couper le souffle.


Le site de Daniel Barenboim
Le site de l’Orchestre de la Staatskapelle de Berlin



Sébastien Gauthier

 

 

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