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Le Retour d’Alain dans sa patrie

Toulouse
Halle aux Grains
12/04/2001 -  
Henri Barraud : Préludes
Claude Arrieu : Variations classiques
Luc-André Marcel : Symphonie d'archets
Alexandre Tansman : Variations sur un thème de Frescobaldi
Antoni Szalowski : Partita
Henry Martelli : Symphonie pour cordes N°2

Orchestre National de Chambre de Toulouse, Alain Moglia (direction)

Le chroniqueur, tout heureux de sa trouvaille, imaginait déjà les images filées du plus bel effet sur le thème de “Heureux, qui, comme Alain, nous fait faire de beaux voyages musicaux” etc… Mais, bon, trêve de rêveries plus ou moins mythologiques, disons plus simplement que l’on était heureux de découvrir, grâce au décidément infatigable Alain Moglia, quelques compositeurs français méconnus (inconnus, même parfois, avouons-le franchement).

Cependant, ce concert n’a pas apporté de révélations du même niveau que ceux dédiés à la musique hollandaise ou japonaise, et aucun chef-d’œuvre inconnu ne nous a été dévoilé. La postérité est parfois aveugle, elle n’est pas toujours sourde.

Le rébarbatif Barraud, dont l’action pour la musique de son temps en tant qu’homme de media (il fut directeur de la RTF puis de l’ORTF) est sans doute tout à fait méritoire, a composé de véritables préludes “à faire fuir”, comme l’aurait écrit Satie. Rien d’indigne cependant, on sent l’homme de métier, on le sent même tellement que l’odeur de sueur intellectuelle que dégage sa musique ne donne guère envie de trop s’en approcher.

Plus avenantes, les Variations classiques de Claude Arrieu sont plutôt du genre néo-ultra-classique volatile, pimenté d’une pointe d’harmonies à la Ravel pour faire joli. Musique bien faite, style ouvrage de dame au petit point de croix, aussi impérissable qu’une nature morte en canevas pour décorer le salon, si ce genre de comparaison sexiste politiquement incorrecte n’était indigne d’un site de cette tenue morale.

Le plus connu, ou le moins inconnu, des compositeurs présentés, Alexandre Tansman, s’est aussi montré le moins intéressant. On a du mal à ne pas croire à une erreur typographique en lisant 1986 comme date de décès, tant sa musique ressemble à s’y méprendre à du Mendelssohn s’amusant à écrire comme Bach. Un pastiche de pastiche, en quelque sorte.

Le reste du programme était heureusement plus attractif, Martelli un peu confus, mais joli finale de la Symphonie N°2, Szalowski plus structuré et d’une écriture plus ferme que son compatriote Tansman. Malgré un néo-classicisme affiché (mais tout le monde semblait un peu néo-quelque-chose ce soir-là), sa Partita montre une cohérence de construction et de pensée qui faisait un peu défaut aux autres œuvres présentées.

Ce défaut de structure pénalisait d’ailleurs l’œuvre la plus personnelle de ce concert, l’intéressante Symphonie d’archets de Luc-André Marcel. Romantique d’expression, âpre parfois, lyrique à d’autres moments, toujours sincère, elle souffre cependant d’une structure lâche et d’une longueur excessive qui font qu’à de beaux moments succèdent quelques passages à vide. Intéressant, mais pas entièrement concluant, donc.

Allons-nous dire qu’à trop attendre, on peut être parfois déçu, et qu’Alain Moglia nous a habitués à tant de rigueur dans ses choix que ce concert au programme un peu terne n’était pas tout à fait à la hauteur des espérances ? Alors… prochaine escale en Allemagne.




Laurent Marty

 

 

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