About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Falstaff bien nourri

Paris
Opéra Bastille
12/10/1999 -  et 13, 15*, 18, 20, 23, 25, 28, 31 décembre 1999
Giuseppe Verdi : Falstaff
Jean-Philippe Lafont (Falstaff), Christine Goerke (Alice), Patrizia Ciofi (Nannetta), Katarina Karneus (Meg), Bernadette Manca di Nissa (Quickly), Anthony Michaels-Moore (Ford), Paul Groves (Fenton), Ian Caley (Cajus), Sergio Bertocchi (Bardolfo), Miguel Angel Zapater (Pistola)
Orchestre et Chœur de l’Opéra National de Paris, James Conlon (direction)
Dominique Pitoiset (mise en scène), Alexandre Beliaev (costumes), Elena Rivkina (costumes), Philippe Albaric (lumières)


Si les débuts de Dominique Pitoiset à l’Opéra de Paris ont laissé une impression très mitigée, son Falstaff fait meilleure figure. Certes, la direction d’acteurs s’en tient au minimum syndical, mais la dramaturgie, bien que fort classique, cadre fermement l’ouvrage, dont la réalisation visuelle s’avère particulièrement séduisante : paysage industriel début de siècle imaginé par Alexandre Beliaev (avec une touche Il était une fois en Amérique plutôt que victorienne) ouvert en quelques métamorphoses sur la poésie d’un jardin nocturne scintillant sur les murs de briques – très beaux éclairages de Philippe Albaric.

Conlon de même inquiétait, vu les continuels problèmes de coordination entre fosse et plateau que semblent lui poser Verdi et Mozart. Sa direction sécuritaire (tempi de la plus grande prudence) n’évite pas les décalages et les accidents en fin de soirée (le fugato conclusif est un vrai micmac), il manque à la phrase un sens véritablement théâtral de l’accentuation, mais les proportions sont assez bien dosées et les lignes chantent à défaut parler.

Belle équipe, secourue ce soir par Manca di Nissa important de Londres sa Quickly rieuse et opulente, au timbre admirablement sombre sinon parfaitement assis dans le grave ; une Katarina Karneus toujours exquise musicienne et une Patrizia Ciofi au timbre piquant et fruité se prêtent avec bonheur au commérage, seule Christine Goerke luttant contre une voix trop lourde, acide et engorgée pour Alice. Bizarrement, ni Groves, ni Michaels-Moore ne marquent comme on l’attendait Fenton et Ford, en dépit de la solidité des moyens (si rare dans la partie du ténor) et de leur sérieux musical. Difficile il est vrai de ne pas se faire éclipser par le Falstaff de Lafont, vocalement immense (même s’il peine à couvrir les extrêmes de la tessiture), rythmiquement opiniâtre, dosant admirablement les composantes bouffes et sentimentales du rôle.



Vincent Agrech

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com