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L’encyclopédie du clavier

La Roque
Parc du château de Florans
08/16/2019 -  
Johann Sebastian Bach : Concerto pour violon n° 1, BWV 1041 – Sonate pour violon et clavier n° 4, BWV 1017 – Concerto pour clavier n° 1, BWV 1052
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Sérénade pour cordes, opus 48

David Fray (piano)
Lausanne Soloists, Renaud Capuçon (violon et direction)




De A comme Angelich à Z comme Zacharias en passant par Berezovsky, Chamayou, Dalberto, El Bacha, Fray, Goerner, Heisser, Jude, Kissin, Lugansky, Mangova, Neuburger, Olafsson, Porat, Queffélec, Rana, Sokolov, Tchaidze et Volodos, de Kissin pour l’ouverture à Tharaud pour la clôture en passant par Abduraimov, Avdeeva, Boffard, Buniatishvili, Ciocarlie, Debargue, Désert, Geniusas, Grosvenor, Guy, Kolesnikov, Laloum, Le Guay, Luisada, Stavy, Strosser et Vogt, des très jeunes Jean-Paul Gasparian, Alexandre Kantorow, Alexander Malofeev et Marie-Ange Nguci aux septuagénaires Jean-Philippe Collard et Nelson Freire, et sans oublier notamment le clavecin (Pierre Hantaï, Skip Sempé...), le baroque (Le Consort, le Ricerar Consort) et le jazz (Barbara Hendricks, Thomas Enhco, Yaron Herman...), le Festival international de piano de La Roque-d’Anthéron, pour sa trente-neuvième édition, du 19 juillet au 18 août, et son directeur artistique, René Martin, sont restés fidèles à leur réputation: la quantité mais aussi la qualité – même le niveau des orchestres, souvent talon d’Achille de la programmation, a paru plus relevé que les années précédentes (Philharmoniques de Radio France, de Monte-Carlo et de Marseille, Orchestre de chambre Nouvelle-Aquitaine). En outre, les activités de formation se sont poursuivies: trois pianistes ont bénéficié de la classe de maître publique de Rena Shereshevskaya et, comme de coutume, cinq ensembles en résidence (un duo de piano, trois trios avec piano et un quintette avec piano) ont été encadrés par Olivier Charlier, Lise Berthaud, Claire Désert, Emmanuel Strosser et le Trio Wanderer avant de donner des concerts gratuits dans tout le département des Bouches-du-Rhône.



D. Fray, R. Capuçon (© Christophe Grémiot)


Dans cette offre abondante, le festival n’en a cependant pas que pour les claviers, puisque celui de David Fray aura été réduit à une portion relativement congrue dans une prestation partagée avec un violoniste et son ensemble à cordes. C’est d’abord un duo avec Renaud Capuçon dans la Sonate BWV 1017 (1723) de Bach. Colette y aurait retrouvé la «sublime machine à coudre» qu’elle entendait dans sa musique grâce au pianiste français, accompagnateur discret mais d’une sécheresse sans rémission, clone (involontaire?) de Glenn Gould jusqu’à son attitude au clavier, dos voûté sur sa chaise, bizarrement associé à un partenaire d’une grande musicalité mais tendant à transformer les mouvements lents en romances.


Dans le Concerto pour clavier en ré mineur (1730), Capuçon abandonne son violon pour diriger l’ensemble à cordes, mais ni les musiciens ni les solistes ne le regardent, de telle sorte qu’on se demande pourquoi il n’a pas préféré soit prendre une place de konzertmeister parmi les violons soit s’absenter complètement. Doux comme une trique et souple comme un passe-lacet, Fray diversifie cette exécution mécanique par de rares et surprenants maniérismes décoratifs. En bis, le Largo initial de la Sonate BWV 1018 n’offre rien de plus ou de moins que la sonate précédemment interprétée, mais se conclut de façon un peu bancale sur une cadence qui aurait appelé l’enchaînement du deuxième mouvement.


Hormis les moments partagés avec Fray, Capuçon reprend une grande partie du programme qu’il a présenté par ailleurs durant tout le mois avec la violoniste Alexandra Conunova et ses «Lausanne Soloists» (en suisse anglais dans le texte puisqu’il s’agit d’«un nom qui symbolise à la fois son ancrage local et sa dynamique internationale»), ensemble qu’il a constitué l’an dernier au sein de la Haute école de musique - Vaud, Valais, Fribourg, où il enseigne depuis 2014. Vingt excellents pupitres de cordes, jouant debout (à l’exception bien sûr des violoncelles), et, pour le Concerto en la mineur (1720) de Bach qui ouvrait la soirée, un clavecin: la vivacité des tempi compense une approche plutôt traditionnelle, avec un Allegro assai final particulièrement enlevé et même virtuose de la part de Capuçon qui, cette fois-ci, quand sa partie soliste se tait, a choisi, selon les moments, de diriger ou de se joindre aux tutti.


A vrai dire, c’est surtout la seconde partie qui réjouit le public ayant rempli les gradins du parc du château de Florans: désormais primus inter pares, le violoniste français donne avec ses jeunes musiciens une version convaincante de la Sérénade (1880) de Tchaïkovski, forte d’une technique et d’une mise en place de haut niveau, qui a le mérite de ne pas s’alanguir excessivement dans les mouvements centraux mais à laquelle manque cependant un peu de liant, de rebond et de naturel. Succès mérité, qui se conclut avec la reprise de la Valse puis des toutes dernières mesures du final.


Le site du Festival international de piano de La Roque-d’Anthéron
Le site des Solistes de Lausanne



Simon Corley

 

 

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