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Mission de service public

Paris
Cathédrale Sainte-Croix des Arméniens
07/19/2019 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette à cordes n° 5, K. 516
Alfred Schnittke : Trio à cordes (*)
Johannes Brahms : Quintette à cordes n° 1, opus 88

Shuichi Okada (*), Alexandre Pascal (violon), Léa Hennino, Manuel Vioque-Judde (*) (alto), Jérémy Garbarg (violoncelle)




Dix-neuvième édition, déjà, pour le Festival européen Jeunes talents qui, débutée dès le 30 juin, s’achève ce 20 juillet, ayant dû renoncer au charme estival de la cour de Guise en raison des travaux en cours à l’hôtel de Soubise (siège des Archives nationales) pour se replier sur la toute proche cathédrale Sainte-Croix des Arméniens, elle-même rénovée le mois dernier. Mais au fil des ans, l’objectif – combler le vide quasi absolu qui s’installe au mois de juillet dans la programmation musicale parisienne (bref, une mission de service public) – est resté inchangé et la formule n’a guère évolué: parrainage de «maestros» ou «maestras» (Johan Farjot, Emmanuelle Haïm, Xavier Phillips), «cartes blanches» (Lise Berthaud, Mathilde Caldérini) et, surtout, conformément à la mission dont témoigne le nom de l’association organisatrice (également active durant tout le reste de l’année), jeunes talents issus des grands conservatoires européens.



M. Vioque-Judde, A. Pascal, L. Hennino, S. Okada (de dos),
J. Garbarg (© rartissian)



Ainsi des cinq musiciens, 26 ans de moyenne d’âge, réunis pour explorer les sentiers du quintette à cordes et même du trio à cordes, moins fréquentés que ceux du quatuor. Cela dit, le Quintette en sol mineur (1787) de Mozart ne peut être considéré comme une rareté. La formation réunie pour l’occasion ne surjoue pas la dimension tragique et préromantique, préférant un ton aimable que souligne le legato du premier violon, quitte à en paraître affecté (et, incidemment, en délicatesse avec l’intonation): réserve de peu d’importance au regard d’une interprétation qui, dans un tempo juste et un bon équilibre instrumental, mise sur une simplicité de bon aloi et parvient, ce qui est toujours difficile avec Mozart, à trouver l’évidence du message sans renoncer pour autant à interpréter la musique.


Seuls Shuichi Okada, Manuel Vioque-Judde et Jérémy Garbarg reviennent en scène, pour le Trio à cordes (1985) de Schnittke, dont le pôle tonal est également sol mineur. D’une durée de 25 minutes, la partition a été écrite pour le centenaire de Berg: c’est cependant davantage l’héritage du dernier Chostakovitch qu’on entend dans ce lyrisme déchirant et âpre qui ne se dissipe que pour laisser place à la fausse simplicité de rêveries hors du temps. Comme souvent chez le compositeur russe, ces contrastes expressifs tournent au procédé, mais les interprètes parviennent parfois, à force d’engagement, à le faire oublier.


Presque exactement à mi-chemin chronologique entre Mozart et Schnittke, le Premier Quintette (1882) de Brahms complète la palette stylistique de la soirée. Les pupitres ont permuté, de telle sorte que les excellents Shuichi Okada et Manuel Vioque-Judde se retrouvent désormais respectivement au premier violon et au premier alto. On peut préférer un Brahms davantage en rondeur et en profondeur, malgré le soutien de l’acoustique généreuse du lieu, mais cette manière de privilégier finesse et fraîcheur pastorale (fa majeur) ne manque ni d’à-propos ni de cohérence, trouvant sans doute son aboutissement dans l’Allegro energico final.


Le site du Festival européen Jeunes talents
Le site de Manuel Vioque-Judde
Le site de Jérémy Garbarg



Simon Corley

 

 

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