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Danse au kibboutz

Paris
Théâtre de Paris
06/21/2019 -  et 22, 23 juin (Paris), 27 juillet (Beijing), 17, 18, 19 décembre (Herzliya) 2019, 23 janvier 2020 (Ganei Tikva)
Asylum
Rami Be’er (chorégraphie, décors, costumes, lumières), Lilach Hatzbani (costumes)
Kibbutz Contemporary Dance Company


(© Eyal Hirsch)


La compagnie israélienne revient pour la deuxième année consécutive, avec un nouveau spectacle, remplir d’un public enthousiaste le Théâtre de Paris au festival «Paris de la danse».


On a pu l’été dernier, à l’occasion du festival «Meet in Galilee», visiter en Galilée occidentale, à deux pas de la frontière avec le Liban, le siège de cette fascinante compagnie israélienne fondée en 1973 par Yehudit Arnon, survivante d’Auschwitz, située à Kibbutz Ga’aton dans un cadre magnifique. L’International Dance Village, accueille toute l’année des programmes pédagogiques de danse mais aussi des projets sociaux pour les individus victimes de violences domestiques. Avec ses dix studios de danse, son théâtre et des logements pour plus de cent danseurs et professeurs, ce village communautaire, qui fonctionne sur le schéma idéologique des anciens kibboutz, est depuis les origines le siège de la compagnie que dirige depuis 1996 Rami Be’er dont on avait pu découvrir le travail l’an dernier avec sa pièce Mother Milk.


La nouvelle pièce pour quinze danseurs intitulée Asylum que vient présenter cette année la compagnie se confronte à l’actualité du problème des réfugiés dans le monde. Le niveau technique ahurissant des danseurs permet une chorégraphie intense dont les mouvements d’ensemble réglés au cordeau dégagent une énergie considérable, renforcée par une musique particulièrement bien choisie (mélange de chansons à succès actuelles et de chants traditionnels hébraïques) et une succession de soli, duos qui font valoir les superbes individualités de l’ensemble des danseurs. Si le propos est concret, il se dilue dans l’abstraction de la danse mais le projet est toujours lisible, notamment dans la violence de certaines séquences rythmées par un garde-chiourme à porte-voix qui enjoint aux participants des déplacements très militarisés.


Un magnifique spectacle d’une heure dont la densité n’a d’égale que l’impression forte laissée a posteriori. Standing ovation d’un public transporté.



Olivier Brunel

 

 

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