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Somptuosité musicale Paris Théâtre des Champs-Elysées 12/08/1999 - et 10, 12, 14, 16, 18 décembre 1999 Carl Maria von Weber : Der Freischütz Gilles Cachemaille (Ottokar), Bent Norup (Kuno), Miranda van Kralingen (Agathe), Sandrine Piau (Annchen), Albert Dohmen (Kaspar), Jorma Silvasti (Max), Hans Sotin (L'Ermite), Albert Schagidullin (Kilian)
Orchestre national de France, Myung-Whun Chung (direction)
Francisco Negrin (mise en scène)
Pour son retour à l'opéra dans la capitale après son éviction de l'Opéra de Paris (en 1994), Myung-Whun Chung n'aura pas déçu ses nombreux admirateurs. On retrouve ses qualités de transparence, d'équilibre, de mise en place, sa capacité à conférer aux passages lents une sérénité surnaturelle et aux sections vives un dynamisme parfaitement contrôlé. L'ouverture, qui nécessite toutes ces qualités, est déjà l'occasion d'un triomphe pour le chef coréen avant l'ovation à l'issue de la représentation. Soutenant les chanteurs sans jamais les couvrir ni les obliger à forcer, Chung construit l'écrin idéal pour une superbe distribution. De haut niveau et très homogène, celle-ci ne recueille que des éloges, du ténor finlandais Jorma Silvasti, très à son aise dans Max, au sombre Albert Dohmen, incarnation saisissante de Kaspar, de Miranda van Kralingen, Agathe au timbre somptueux et à la voix très souple (superbe air au début du troisième acte, tout en subtilité) à Sandrine Piau, d'une agilité supérieure dans Annchen. Le Choeur du Théâtre des Champs-Elysées, préparé par Norbert Balatsch (qui officia à l'Opéra de Vienne et à Bayreuth), couronnait la somptuosité musicale de la soirée. Malheureusement, tous ces efforts pour défendre un des piliers du répertoire lyrique encore un peu délaissé par le public français étaient gâchés par la mise en scène très kitsch de Francisco Negrin qui fait tout ce qu'il peut pour ramener l'oeuvre à sa dimension folklorique et anecdotique (des acrobates représentent des démons, des cracheurs de feu dans la Gorge-aux-Loups, la voix de Samiel semblant sortir d'un poste TSF...). Mais la réussite musicale restera longtemps dans nos mémoires.
Philippe Herlin
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