About us / Contact

The Classical Music Network

Milano

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Bientôt 50 ans et pas une ride

Milano
Teatro alla Scala
02/10/2019 -  et 12, 16, 19, 23, 26 février, 23, 27, 30* mars, 2, 5 avril 2019
Gioacchino Rossini : La Cenerentola
Marianne Crebassa (Angelina), Maxim Mironov (Don Ramiro), Carlos Chausson (Don Magnifico), Nicola Alaimo/Mattia Olivieri* (Dandini), Erwin Schrott*/Alessandro Spina (Alidoro), Tsisana Giorgadze/Sara Rossini* (Clorinda), Anna-Doris Capitelli (Tisbe)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala, Ottavio Dantone (direction musicale)
Jean-Pierre Ponnelle (mise en scène, décors et costumes), Grischa Asagaroff (reprise de la mise en scène), Marco Filibeck (lumières)


(© Brescia-Amisano / Teatro alla Scala)


La Cenerentola imaginée par Jean-Pierre Ponnelle est l’une des productions phares de la « Rossini renaissance » des années 1970. Le spectacle a été créé en 1971 à Florence puis repris à Milan deux ans plus tard, sous la baguette de Claudio Abbado, avec Teresa Berganza et Lucia Valentini-Terrani en alternance dans le rôle-titre. Affiché ensuite régulièrement non seulement à la Scala mais aussi à Vienne et à Londres notamment, il est actuellement reproposé pour une longue série de représentations dans la capitale lombarde, pour marquer la fin des cérémonies liées au cent cinquantième anniversaire de la disparition du compositeur, mais également pour commémorer le décès d’Abbado il y a cinq ans. La production, immortalisée par le disque et le DVD, continue de susciter l’admiration du public, avec ses cartons-pâtes et ses longues perspectives, évoquant d’abord la maison de Don Magnifico puis le palais du prince, sans parler de son humour bon enfant. On sourit toujours aux nombreux clins d’œil d’une mise en scène malicieuse, réglée aujourd’hui par Grischa Asagaroff, qui a longtemps été l’assistant de Ponnelle. On pense par exemple au lever de Don Magnifico en chemise et bonnet de nuit, au tapis rouge déroulé pour l’arrivée du faux prince, au repas sur lequel se jettent les convives avec voracité ou encore à l’évanouissement des deux sœurs à la scène finale, ce qui leur évite de devoir demander pardon à Cendrillon.


Dans la fosse, Ottavio Dantone cisèle la partition avec délicatesse et finesse, sans pour autant en négliger les couleurs et l’humour, à l’instar d’une Ouverture vive et alerte. Pour son premier rôle rossinien à Milan, Marianne Crebassa incarne une Angelina émouvante et mélancolique, avec des graves et un médium corsés ainsi qu’avec une diction et un phrasé exemplaires. « Tenorino di grazia » par excellence, Maxim Mironov est un prince tout en délicatesse et en finesse, avec des aigus lumineux, quand bien même la voix paraît un peu mince pour une salle aussi grande que la Scala. Carlos Chausson campe un Don Magnifico truculent, vaniteux et ridicule, mais néanmoins émouvant et jamais vraiment méchant. Mattia Olivieri est un Dandini haut en couleur, virevoltant et bondissant sans cesse, alors que les deux sœurs incarnées par Sara Rossini (Clorinda) et Anna-Doris Capitelli (Tisbe) sont de véritables chipies. Seul Erwin Schrott déçoit quelque peu en Alidoro, le chanteur se montrant mal à l’aise dans les vocalises. Un spectacle qui n’a pas pris une ride en bientôt 50 ans.



Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com