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Plage culturelle à la Grande Canarie Las Palmas
Teatro Pérez Galdós
03/12/2019 - et 14, 16* mars 2019
Vincenzo Bellini : Norma
Yolanda Auyanet (Norma), Paola Gardina (Adalgisa), Alfred Kim (Pollione), Simón Orfila (Oroveso), Yauci Yanes (Flavio), Rosa Delia Martín (Clotilde)
Coro de la Opera de Las Palmas de Gran Canaria, Olga Santana (préparation), Orquesta Filarmónica de Gran Canaria, Marzio Conti (direction musicale)
Mario Pontiggia (mise en scène et costumes), Raúl Vázquez (assistant à la mise en scène), Antonella Conte (décors), José Fernández (lumières)
(© Nacho González)
Si la Grande Canarie est connue des vacanciers du monde entier pour ses plages et ses dunes de sable, peu nombreux sont ceux qui savent que l’île peut se vanter aussi d’une riche vie culturelle. Huitième ville d’Espagne avec près de 400000 habitants, la capitale, Las Palmas, se targue même d’une saison lyrique, qui s’étend de février à juin. L’édition 2019, la cinquante-deuxième du nom, affiche cinq titres (Don Carlo, Norma, Tosca, Così fan tutte et La sonnambula). En 1967, un groupe de mélomanes enthousiastes décida de mettre sur pied un festival d’opéra, qui s’est depuis transformé en véritable saison permanente. Les spectacles ont lieu généralement au Teatro Pérez Galdós, situé dans la vieille ville de Las Palmas et inauguré en 1890. La salle, d’une capacité de 1085 places, accueille aussi des représentations de théâtre, des concerts et des récitals. Certains opéras sont donnés à l’Auditorium Alfredo Kraus, construit en 1997 au bout de la plus célèbre plage de la ville en hommage au célèbre ténor, natif de Las Palmas.
Norma est le deuxième titre de la saison 2019. Le programme de salle contient un hommage à Montserrat Caballé, qui a chanté la grande prêtresse à Las Palmas en 1979. Par la suite, la soprano espagnole s’est souvent produite sur l’île, notamment dans Adriana Lecouvreur, Tosca, Roberto Devereux, Manon Lescaut et Semiramide, le plus souvent aux côtés de José Carreras et de Jaime Aragall. La nouvelle production qui vient d’être étrennée a permis d’entendre une chanteuse de grand talent dans le rôle-titre, Yolanda Auyanet. Si cette jeune Canarienne commence à se faire connaître dans les petits théâtres italiens, elle a été ovationnée, à juste titre, par son public pour son incarnation de la prêtresse de Bellini. Voix ample et bien conduite sur toute la tessiture, vocalises impeccablement assurées, longueur du souffle, chant nuancé, aussi à l’aise dans les imprécations que dans les passages élégiaques, à n’en pas douter Yolanda Auyanet est un nom à retenir. La soprano a pu compter sur de très bons partenaires, à commencer par le Pollione vaillant d’Alfred Kim, ainsi que par l’Adalgisa au timbre ductile et homogène de Paola Gardina et l’Oroveso sonore de Simón Orfila. La mise en scène minimaliste et l’exécution musicale routinière à défaut d’inspirée n’ont pas tempéré l’enthousiasme du public, qui a réservé de chaleureux applaudissements aux chanteurs.
Le site de l’Opéra de Las Palmas
Claudio Poloni
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