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Presque ensorcelés

Paris
Opéra National de Paris - Garnier
10/24/2001 -  et 28, 31 octobre, 3, 6, 9, 12, 15 novembre 2011
Zemlinsky : Der Zwerg
Ravel : L'Enfant et les sortilèges

Robert Brubaker (le Nain), Mary Mills (l'Infante), Paula Delligatti (Ghita), Dale Duesing (Haushofmeister), Gaëlle Le Roi (l'Enfant), Felicity Palmer (la Mère, la Tasse chinoise, la Libellule), Désirée Rancatore (le Feu, le Rossignol, la Princesse), Delphine Haidan (la Chatte, l'Ecureuil) Nicolas Cavallier (le Fauteuil, un Arbre), Franck Leguérinel (l'Horloge, le Chat), Jean-Paul Fouchécourt (la Théière, le Vieillard, la Rainette)Orchestre et Chœurs de l'Opéra National de Paris, James Conlon (direction)
Richard Jones, Anthony Mac Donald (mis en scène, décors costumes), Matthew Richardson (lumières)


Reprise bienvenue de cette production délicieuse, signée de deux gloires montantes de la scène anglaise. Les partis pris du Nain (marionnette tenue à bout de bras par le ténor créant une extrême distanciation, accessoires gommés au profit d'éléments de décor très présents) continuent de susciter quelques réserves, balayées par la précision de la direction d'acteurs et la beauté des éclairages. L'Enfant émerveille en revanche d'un bout à l'autre par sa simplicité et son imagination, mis à part un chœur final un peu trop prosaïque. La direction de James Conlon n'est pas, il est vrai, de nature à le sublimer. Les affinités bien connues du chef avec Zemlinsky nous valent dans Le Nain une mise en place remarquable, ainsi qu'un élan des phrases, une vigueur des accents dont il n'est pas toujours coutumier, même si la matière sonore ne trouve pas la transparence, les irisations infinies dont on peut rêver. A l'inverse quelques imprécisions se font jour dans L'Enfant, où le chef paraît de surcroît manquer d'idées, mais les prestations individuelles des instrumentistes brillent de mille feux - magnifique petite harmonie, les interventions du piccolo surtout. Dans la distribution, on retrouve avec bonheur l'Enfant mutin de Gaëlle Le Roi, L'Horloge et le Chat truculents de Franck Leguérinel. Felicity Palmer enthousiasme autant par son abattage que par son excellent français (le naturel lui fait juste un peu défaut dans l'ultime apparition de la mère), l'un et l'autre n'étant plus à louer chez un Jean-Paul Fouchécourt décidement impayable, si le volume semble continuellement se réduire. Le Nain affiche un brillant trio de tête, avec le Haushofmeister plein de morgue de Dale Duesing, l'Infante idéalement tête à claques de Mary Mills, droit sortie d'American Beauty, et le bouffon bouleversant de Robert Brubaker, au format vocal d'authentique Siegmund, ligne à la fois soutenue et vibrante, timbre ferme mais aux accents déchirés, mots d'une immédiate puissance.



Vincent Agrech

 

 

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