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La fin du purgatoire pour Hervé ? Lausanne
Opéra
01/10/2019 - et 11*, 13 janvier 2019
Hervé : Mam’zelle Nitouche
Lara Neumann (Denise de Flavigny), Eddie Chignara (Le Major, comte de Château-Gibus), Antoine Philippot (Le directeur de théâtre), Damien Bigourdan (Célestin, Floridor), Samy Camps (Fernand de Champlâtreux), Olivier Py (Loriot, La Supérieure, Corinne), Pierre Lebon (Gustave), David Ghilardi (Robert), Pierre-André Weitz (Le régisseur), Sandrine Sutter (La Tourière, Sylvia), Clémentine Bourgoin (Lydie), Ivanka Moizan (Gimblette)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jean-Phillipe Clerc (prépration), Orchestre de Chambre de Lausanne, Christophe Grapperon (direction musicale)
Pierre-André Weitz (mise en scène, décors, costumes et maquillage), Victoria Duhamel (assistante à la mise en scène), Pierre Lebon, Mathieu Crescence (assistants à la scénographie et aux costumes), Bertrand Killy (lumières), Iris Florentiny (chorégraphie), Yacnoy Abreu Alonso (assistant à la chorégraphie)
(© Alan Humerose)
Mam’zelle Nitouche revue et (légèrement) corrigée par Pierre-André Weitz et Olivier Py continue avec bonheur sa tournée dans les théâtres de France, de Belgique et de Suisse ; elle vient de s’arrêter à Lausanne pour trois représentations. Le spectacle ayant déjà été chroniqué ici en détail en octobre 2017, nous ne reviendrons pas sur les nombreuses qualités d’une production drôle et déjantée, un concentré d’énergie mené à un rythme d’enfer grâce à l’enchaînement fluide et efficace des scènes, sur les costumes hauts en couleur ni sur une équipe parfaitement homogène d’excellents chanteurs-acteurs. Le public lausannois s’est vite laissé entraîner et n’a pas boudé son plaisir, prolongeant encore un peu les fêtes de fin d’année.
Le succès de cette production laisserait-elle augurer d’une sortie du purgatoire pour Louis-Auguste-Florimond Ronger, alias Hervé ? Ce ne serait que justice, car le musicien a malheureusement vécu dans l’ombre d’Offenbach, dont il était pourtant ami. Surnommé le «compositeur toqué», il a écrit, avec Mam’zelle Nitouche, une œuvre particulièrement transgressive pour l’époque (1883), à la limite du subversif, véritable ode à la dualité et à l’ambivalence. Après encore quelques étapes en terres francophones, le spectacle foulera les planches de Broadway ce printemps, jolie consécration pour Hervé. Et l’Opéra de Lausanne n’oublie pas le compositeur puisque sa première opérette, Les Chevaliers de la Table ronde, y sera présentée cet été.
Claudio Poloni
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