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Superbe trio de tête

Marseille
Opéra
12/23/2018 -  et 26, 28, 31 décembre 2018, 2 janvier 2019
Giuseppe Verdi: La traviata
Nicole Car (Violetta Valéry), Laurence Janot (Flora Bervoix), Carina Séchaye (Annina), Enea Scala (Alfredo Germont), Etienne Dupuis (Giorgio Germont), Jean-Marie Delpas (Baron Douphol), Carl Ghazarossian (Gastone), Frédéric Cornille (Marquis d’Obigny), Antoine Garcin (Docteur Grenvil), Florent Leroux-Roche (Un commissionnaire), Wladimir-Jean-Irénée Bouckaert (Giuseppe), Tomasz Hajok (Un domestique)
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille, Emmanuel Trenque (chef du chœur), Nader Abbassi (direction musicale)
Renée Auphan, Emma Martin (mise en scène), Christine Marest (décors), Katia Duflot (costumes), Roberto Venturi (lumières)


E. Scala & N. Car (© Christian Dresse)


Au lieu de la traditionnelle opérette des fêtes de fin d’année, l’Opéra de Marseille retoque une Traviata donnée en 2014 et signée de la précédente directrice de la maison marseillaise, Renée Auphan. La proposition scénique reste d'un classicisme peu enthousiasmant où rien ne retient vraiment l’attention, certainement pas la mise en scène, pas plus que le décor unique, ni les costumes. Un ensemble très conventionnel mais qui vaut sans doute mieux que les élucubrations ineptes d’un créateur sans talent. Au moins, ici, le spectateur n’est pas distrait et peut savourer à l’envi l’admirable interprétation musicale. Le triomphe réservé aux chanteurs, à l’orchestre et à son chef en témoignent.


Les seconds rôles sont tenus par des chanteurs de qualité, du Douphol de Jean-Marie Delpas, à la touchante Annina de Carina Séchaye, ou encore la sulfureuse Flora de Laurence Janot. Quant au trio de tête, il est du meilleur niveau. A commencer par l’excellent Germont du baryton Etienne Dupuis qui signe un «Di Provinza, il mar, il suol...» de grande tenue. La diction est parfaite, la voix possède un grain soyeux et la puissance confère à son interprétation une grande autorité. L’Italien Enea Scala en Alfredo est un véritable ténor lyrique, idéal dans ce répertoire. La voix est ample et généreuse, le timbre suave et ensoleillé, et les aigus cinglants. L’Australienne Nicole Car est tout à fait à l’aise dans ce rôle si difficile de lirico spinto. En dépit d’un timbre peu spectaculaire, la voix est puissante, claire, agile quand il le faut, égale dans tous les registres. Les aigus tranchants fusent, même celui qui n’est pas écrit... Mais Nicole Car est également une excellente comédienne. Elle donne au rôle si convoité de Violetta toute sa dimension, en souligne subtilement les facettes, de la frivolité du premier acte au poignant «Addio del passato...» du dernier tableau qui met les spectateurs debout. Tout est superbement fait, sans excès, parfaitement dosé et donnant l’impression que tout ceci est tellement facile...


Belle prestation de l’orchestre et du chœur sous la solide baguette de Nader Abbassi, qui trouve à chaque instant le ton juste et la fermeté indispensable dans les ensembles. Les cordes sont rien moins que flamboyantes.



Christian Dalzon

 

 

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