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La magie de Sokolov

Geneva
Victoria Hall
12/14/2018 -  et 15 (Bari), 18, 19 (Humlebæk), 21 (Oslo), 28 (Stockholm), 30 (Namur) octobre, 4 (Lepizig), 8 (Lyon), 10 (Dortmund), 12 (Frankfurt), 14 (Schweinfurt), 20 (Bern), 22 (Luzern), 24 (Imola), 27 (Praha), 29 (Modena) novembre, 2 (Warszawa), 4 (Wien), 6 (Luxembourg), 16 (Basel), 18 (Paris) décembre 2018, 16 février 2019 (Elmau)
Ludwig van Beethoven: Sonate pour piano n° 3, opus 2 n° 3 – Bagatelles, opus 119
Franz Schubert: Impromptus, opus 142, D. 935

Grigory Sokolov (piano)


G. Sokolov (© Mary Slepkova/DG)


Il y a les récitals de piano et il y a... les récitals de Sokolov. Salle plongée dans l’obscurité, les mouvements enchaînés quasiment sans pause, la démarche un peu raide et automatique du pianiste allant à son instrument, ces six bis, pas un de moins, pas un de plus à la suite du programme officiel et d’une certaine manière, une absence de communication avec le public d’un musicien dans son monde.


Lors du concert de cet été au festival de Salzbourg, un orage particulièrement violent avait commencé à inonder les premiers rangs du Grosses Festpielhaus pendant une première partie consacrée à des sonates de Haydn, obligeant les spectateurs à se déplacer et rester debout entre les rangées. De son côté, Sokolov, imperturbable, a continué à jouer comme si de rien n’était. Il ne s’en était probablement même pas aperçu.


Mais au-delà de ces caractéristiques, il y a un silence et une attention durant l’exécution des œuvres qui sont rares, le public écoute mieux et il y a tant à apprécier. L’écriture orchestrale de la Troisième Sonate de Beethoven ressort avec une réelle richesse sonore. Si le premier mouvement (Allegro con brio) est un peu sévère, l’expression est plus variée dans un Adagio au phrasé si personnel. Sokolov trouve enfin un certain sourire voire un certain humour dans l’énergie et la jeunesse de l’Allegro assai final. Dans les miniatures que sont les Bagatelles opus 119, l’approche directe de Sokolov sert à merveille la simplicité toute apparente de ces pièces.


La variété du toucher que Sokolov trouve dans les Impromptus de Schubert est à faire pâlir d’envie tous les pianistes. La reprise du trio du Deuxième Impromptu est merveilleusement phrasée. Il n’y a plus de ces « divines longueurs ». La musique est ici naturelle, essentielle, et ce Schubert trouve l’équilibre entre une certaine élégance et la profondeur toutes viennoises.


Six bis comme par habitude : deux pièces de Schubert, dont un Quatrième Impromptu de l’Opus 90 particulièrement tragique, deux de Rameau, un Scriabine plus grave et les «Pas sur la neige» de Debussy pour finir sur un murmure.


Il y aura dans cette saison des Grands interprètes de très grands pianistes à ne pas manquer : Martha Argerich et Stephen Kovacevitch, Daniel Barenboim, Beatrice Rana et Maurizio Pollini, qui nous donneront des récitals de piano mais ce soir, nous avions autre chose : un récital de Sokolov.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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