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Maintenant, il vraiment faut une nouvelle salle pour l’OSR...

Geneva
Victoria Hall
11/30/2018 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Eugène Onéguine, opus 24: Polonaise, Valse et Scène de la lettre – La Dame de pique, opus 68: Scène et air de Lisa – Le Voïévode, opus 78 – Iolanta, opus 69: air de Iolanta
Modeste Moussorgski: Une nuit sur le mont Chauve
Igor Stravinsky: L’Oiseau de feu (Suite)

Asmik Grigorian (soprano)
Orchestre de la Suisse Romande, Jonathan Nott (direction)


A. Grigorian (© Algirdas Bakas)


Si l’OSR a lancé sa semaine de son centenaire lundi dernier, le vrai jour de son anniversaire est bien ce 30 novembre. Pour cette dernière fête, les musiciens ont choisi un programme de compositeurs russes, une musique qu’ils connaissent aussi bien que le répertoire français auxquels ils sont associés. Si cette soirée, cette semaine, se finissait avec la suite de L’Oiseau de feu, c’est qu’elle a été créée par ces musiciens dans cette même salle.


Ce concert permet de voir le travail de transformation du son de l’orchestre dont a parlé Jonathan Nott. Sa gestique, et en particulier sa main gauche, montre l’importance de souligner les phrasés des cordes, même si celles-ci manquent quand même par moment d’un peu de soyeux. Les bois, et notamment ce soir Sarah Rumer à la flûte et Dmitry Rasul-Kareyev à la clarinette, brillent comme à leur accoutumée. Le courant passe manifestement entre les musiciens et son directeur musical, très présent et toujours souriant. Tchaïkovski est capiteux, Moussorgski plein de diabolisme et d’énergie tandis que le Stravinsky est plein de mystère.


Arrivée le matin même pour remplacer Sonya Yoncheva souffrante, la jeune soprano lituanienne Asmik Grigorian a livré une prestation en tout point remarquable. La voix est ample sans dureté qui passe au-dessus des tutti sans difficulté tout en gardant de magnifiques couleurs. Mais surtout, les trois rôles qu’elle chante sont habités. L’air de Lisa est dramatique, celui de Iolanta plus retenu. Le sublime air de la lettre de Tatiana est somptueux, avec de magnifiques phrasés et un passage central plein d'espoir, de jeunesse et d’émotion. Le nouveau directeur du Grand Théâtre était présent dans la salle. Espérons qu'il en ait profité pour que Genève la revoie sur scène au plus vite.


Alors que l’OSR entame son prochain centenaire, il y a donc des musiciens avec un bon potentiel, des solistes prestigieux qui se déplacent, un directeur musical enthousiaste, chaleureux et apprécié et un public fidèle. Il manque quand même un ingrédient fondamental. La salle du Victoria Hall est certes très jolie et pleine de souvenirs. Mais elle ne correspond plus à la facture des instruments d’aujourd’hui et limite le potentiel de développement de l’orchestre en tant qu’ensemble. Il y a plus de flamboyance sonore mais les musiciens ne s’entendent pas assez bien entre eux et les tutti manquent de clarté. C’est pour cette raison que la future Cité de la musique est maintenant indispensable au développement de cet orchestre et à la continuation du projet artistique lancé il y a cent ans par Ansermet.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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