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Au cœur de Brahms

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
10/14/2018 -  et 15* octobre 2018

14 octobre
Johannes Brahms : Sonate pour alto et piano n° 1, opus 120 n° 1 – Trio pour clarinette, violon et piano, opus 114 – Quintette avec piano, opus 34


15 octobre
Johannes Brahms : Sonate pour clarinette et piano n° 2, opus 120 n° 2 – Trio pour violon, cor et piano, opus 40 – Quintette avec clarinette, opus 115
Wenzel Fuchs (clarinette), Alessio Allegrini (cor), Guy Braunstein, Christophe Streuli (violon), Amihai Grosz (alto), Zvi Plesser (violoncelle), Sunwook Kim (piano)


S. Kim


On pourra cette année, dans le cadre de la saison Piano****, écouter au Théâtre des Champs-Elysées dans des conditions d’un luxe musical inouï à Paris, l’intégralité de la musique de chambre de Johannes Brahms.


Une des bonnes nouvelles de la rentrée est le retour des concerts de Piano**** dans le cadre confortable et les conditions acoustiques idéales du théâtre de l’avenue Montaigne. Créé à la fin des années soixante par André Furno, ce label étoilé synonyme d’excellence a fait venir à Paris les pianistes les plus désirés par les amateurs et découvrir ceux qu’ils ne connaissaient pas encore et qui sont – aujourd’hui de Perahia, Pollini, Argerich à Yuja Wang et Sunwook Kim, hier de Samson François à Gilels et Brendel – les têtes d’affiche des récitals de piano. Débutée dans le grand amphithéâtre de la fac de droit d’Assas, où l’on se souvient d’avoir vécu à des prix accessibles aux étudiants nos premières grandes émotions musicales, elle s’est poursuivie à Gaveau, au Théâtre des Champs-Elysées à Pleyel, et jusqu’à la Porte de Pantin. André Furno, dans des conditions de production indépendantes et privées, a permis à plusieurs générations d’écouter non seulement ces géants du piano mais aussi venir les orchestres de Berlin, Dresde, Londres avec des chefs comme Abbado, Bernstein, Giulini et Barenboim ainsi que des chambristes d’Israël, d’Allemagne et du monde entier. Son dernier projet qu’il caressait depuis des années de donner dans des conditions superlatives l’intégralité de la musique de chambre de Brahms, vingt-quatre pièces en tout, vient de voir le jour avec deux concerts inoubliables et se prolongera tout au long de la saison, au total huit concerts dont le programme fait rêver.


Le premier volet a fait la part belle au piano et aux instruments à vents avec des œuvres aussi rares qu’étranges comme la Seconde Sonate pour clarinette et piano, le Trio pour clarinette, violon et piano et le Quintette avec clarinette, menées par le clarinettiste autrichien Wenzel Fuchs, soliste des Berliner Philharmoniker depuis 1993, à la sonorité chaude et lumineuses, aux phrasés quasi vocaux. Autre moment magique de ces deux concerts et qui les a ouverts, la Première Sonate pour alto et piano, œuvre crépusculaire transcrite de la clarinette et transcendée par l’altiste Amihai Grosz, membre fondateur du Quatuor de Jérusalem et soliste depuis 2010 des Berliner Philharmoniker. Pièce de résistance du premier concert le Quintette avec piano, quintette à cordes puis sonate pour deux pianos remaniés sous l’influence de Clara Schumann sous forme de quintette avec piano, convoquait trois autres solistes berlinois, les violonistes Guy Braunstein et Christophe Streuli ainsi que le violoncelliste Zvi Plesser, qui en assuraient le parfait équilibre. Mais l’artisan le plus humble et le pivot de ces deux soirées était le pianiste coréen Sunwook Kim, qui a assuré quasiment toutes ces œuvres, Nelson Freire, prévu pour le Quintette, s’étant désisté. Sera-t-il, après s’être affirmé en soliste par quelques récitals, le chambriste le plus accompli du moment? C’est bien parti tant son jeu à la fois discret et soutien infaillible, souple jusqu’à être félin, coloré, virtuose autant pour les phrasés que pour réaliser des plans sonores créait une grande unité dans le Quintette avec quatre musiciens chevronnés.


Ce cycle se poursuivra les 15 et 16 janvier 2019, avec les quatuors et toujours des solistes exceptionnels, le Quatuor de la Staatskapelle de Berlin, ainsi qu’au piano Elisabeth Leonskaïa, les 12 et 13 avril, où l’on retrouvera Sunwook Kim aux côtés du violoncelliste français Edgar Moreau (sonates, quintettes, sextuors). Il s’achèvera les 21 et 27 mai par des trios et sonates avec trois musiciens français: Nicholas Angelich, Renaud Capuçon et Edgar Moreau. Prendre date!



Olivier Brunel

 

 

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