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Enième Traviata

Paris
Opéra Bastille
09/29/2018 -  et 2, 5*, 8, 11, 14, 17, 21, 23, 26 octobre, 11, 14, 17, 20, 23, 26, 29 décembre 2018
Giuseppe Verdi : La traviata
Aleksandra Kurzak*/Ermonela Jaho/Anita Hartig (Violetta Valéry), Virginie Verrez (Flora Bervoix), Cornelia Oncioiu (Annina), Jean-François Borras*/Roberto Alagna/Charles Castronovo (Alfredo Germont), George Gagnidze*/Luca Salsi/Ludovic Tézier (Giorgio Germont), Julien Dran*/François Rougier (Gastone de Letorières), Igor Gnidii (Il barone Douphol), Christophe Gay (Il marchese d’Obigny), Luc Bertin-Hugault (Dottor Grenvil), Emanuel Mendes (Giuseppe), Andrea Nelli (Domestico), Fabio Bellenghi (Commissionario)
Chœurs de l’Opéra national de Paris, Alessandro Di Stefano (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Giacomo Sagripanti*/Karel Mark Chichon (direction musicale)
Benoît Jacquot (mise en scène), Sylvain Chauvelot (décors), Christian Gasc (costumes), André Diot (lumières), Philippe Giraudeau (chorégraphie)


A. Kurzak, J.-F. Borras (© Sébastien Mathé/Opéra national de Paris)


On l’a vue et revue, cette Traviata – elle ne remplit d’ailleurs pas Bastille, du moins à la troisième représentation. Voici donc, de nouveau, la référence à l’Olympia de Manet, la servante noire devenant Annina, le lit de luxe prêt à la fin pour la vente aux enchères, le chœur figé comme cette société dont le mâle est le maître. Mais tout cela reste très conventionnel, avec une direction d’acteurs littéralement minimale: on a connu des Traviata autrement plus fortes.


Tout repose donc sur les chanteurs, pour lesquels on était venu, à commencer par Aleksandra Kurzak, qui ne convainc pas vraiment. Certes la technique est sûre, avec une belle maîtrise du souffle et de l’émission – magnifiques pianissimi. Mais le premier acte, plus appliqué que brillant, intéresse peu. Le deuxième, s’il offre de beaux moments vocaux, comme le «Dite alla giovine», trahit un art des colorations assez limité et une caractérisation assez sommaire – «Morrò! La mia memoria», «Amami, Alfredo» laissent froid. Le troisième est de la même eau – impeccable «Addio del passato», mais interprétation très convenue. Ermonela Jaho, malgré ses faiblesses au premier acte, Marina Rebeka avaient beaucoup plus de présence.


Au moins la soprano polonaise est-elle bien entourée. Jean-François Borras séduit par la rondeur de son timbre et sa subtilité belcantiste, Alfredo d’une noblesse introvertie, mais qui a assez de ressources pour affronter les tensions de l’esclandre chez Flora, où sa Violetta, à l’inverse, se révèle un peu juste. Le père rejoint le fils: George Gagnidze chante un Germont scrupuleusement nuancé, au cantabile finement modelé, quitte peut-être à manquer parfois de relief, plus empathique qu’autoritaire. Et tous les deux chantent leur cabalette du deuxième acte – du moins un couplet. Les seconds rôles sont sans faille.


Giacomo Sagripanti a des idées de l’énergie, soulignant certains détails, attentif aux couleurs. Mais sa fougue se retourne parfois contre lui, provoquant de fâcheux décalages, en particulier dans les ensembles.


Il y aura une seconde distribution en décembre – Ermonela Jaho, Charles Castronovo, Ludovic Tézier. On ne la ratera pas.



Didier van Moere

 

 

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