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Un spectacle tonifiant

Geneva
Opéra des Nations
10/03/2018 -  et 4*, 5, 6, 7 octobre 2018
John Gay et Johann Christoph Pepusch : The Beggar’s Opera (nouvelle version de Ian Burton et Robert Carsen, conception musicale William Christie)
Robert Burt (Mr. Peachum), Beverley Klein (Mrs. Peachum, Diana Trapes), Kate Batter (Polly Peachum), Benjamin Purkiss (Macheath), Kraig Thornber (Lockit), Olivia Brereton (Lucy Lockit), Lindsey Gardiner (Jenny Diver), Sean Lopeman (Filch, Manuel), Gavin Wilkinson (Matt), Taite-Elliot Drew (Jack), Wayne Fitzsimmons (Robin), Dominic Owen (Harry), Natasha Leaver (Molly), Emily Dunn (Betty), Louise Dalton (Suky), Jocelyn Prah (Dolly)
Les Arts Florissants, William Christie (clavecin, direction musicale)
Robert Carsen (mise en scène), Christophe Gayral (collaboration à la mise en scène), James Brandily (scénographie), Petra Reinhardt (costumes), Rebecca Howell (chorégraphie), Robert Carsen, Peter van Praet (lumières), Ian Burton (dramaturgie)


(© Patrick Berger)


L’Opéra des gueux de John Gay et Johann Christoph Pepusch revisité par Ian Burton, Robert Carsen et William Christie a fait l’événement ce printemps à Paris. Le spectacle a été chroniqué en détail ici, au lendemain de la première aux Bouffes du Nord. Parti ensuite pour une grande tournée internationale qui va durer jusqu’en février 2019, il vient de faire halte pour quelques jours à Genève. Et n’a absolument rien perdu de sa vivacité et de son rythme effréné.


Créé à Londres en 1728, ce « ballad opera » est en fait une pièce de théâtre écrite par John Gay et entremêlée de chansons populaires arrangées par Johann Christoph Pepusch, dont certaines sont attribuées à Purcell ou Händel. Considéré comme l’ancêtre de la comédie musicale, l’ouvrage se veut aussi un pied de nez à l’engouement suscité à l’époque par l’arrivée de l’opéra italien en Angleterre. Le livret raconte le quotidien de petits truands et de prostituées dans les bas-fonds de la capitale britannique, sur fond de corruption, de cynisme et d’avidité. Ian Burton a actualisé les dialogues pour instiller de nombreuses allusions à la manie des selfies, aux déboires de Theresa May, au Brexit, au récent mariage princier ou encore à la future victoire du Labour. Dans le texte d’origine, malfrats, policiers et hommes politiques en prennent tous pour leur grade. Près de trois siècles plus tard, on se dit que les choses n’ont guère changé.


Devant un mur constitué d’immenses cartons, Robert Carsen a réglé un spectacle sans aucun temps mort, dans lequel tout s’enchaîne comme sur papier à musique. Avant même les premières notes, des sirènes stridentes retentissent et de jeunes loubards débordant d’énergie déboulent sur le plateau, pourchassés par la police. Le ton est donné dès le départ. Dirigeant, depuis son clavecin, neuf musiciens des Arts Florissants, William Christie est méconnaissable dans son sweat-shirt à capuche et sa longue tignasse noire. La formation instrumentale est précise et raffinée. La distribution est composée de comédien-chanteurs, dont certains sont aussi excellents danseurs et acrobates. Ils sont tous crédibles dans leur rôle, qu’ils interprètent avec expressivité et conviction. Un spectacle tonifiant à tous les égards !



Claudio Poloni

 

 

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