About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Eljen a Magyar !

Paris
Salle Pleyel
10/12/2001 -  

Zoltan Kodaly : Soir d’été
Andras Szöllösy : Sonorita (création française)
György Kurtag : … quasi una fantasia…, opus 27
Béla Bartok : Musique pour cordes, percussion et célesta



Pierre-Laurent Aimard (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Peter Eötvös (direction)


L’année hongroise connaît heureusement quelques prolongements musicaux dont témoigne ce programme intégralement consacré à deux générations de compositeurs de ce pays : pour simplifier, les « fondateurs », Bartok et Kodaly, puis les « modernes », Kurtag et Szöllösy.


Andras Szöllösy, qui a fêté ses quatre-vingts ans le 27 février dernier, reste surtout connu comme le musicologue qui a établi un catalogue raisonné de l’œuvre de… Bartok et de Kodaly. Il n’est donc pas surprenant que bien que datant de 1974, Sonorita ait été donnée en création française au cours de ce concert. Contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre, le propos n’est pas seulement expérimental. On y retrouve certes le goût d’un Ligeti (Apparitions, Lontano) pour des textures très fondues, délicatement ouvragées et d’une grande finesse, mais ces treize minutes de musique recourent également à une écriture superposant les blocs d’instruments. Comme Pierre Boulez, Peter Eötvös est adepte d’une direction claire, à mains nues, qui rend justice au caractère dramatique de cette pièce, jusqu’à sa conclusion elliptique, comme sur la pointe des pieds cette écriture par blocs.


Débutant comme une sorte d’idylle ou d’aquarelle à la Delius, Soir d’été contraste fortement avec Sonorita. Kodaly tenait suffisamment à ce poème symphonique de jeunesse pour le revoir, en 1929, en réponse à une commande de Toscanini. Non sans de solides raisons, car le compositeur, alors âgé de vingt-quatre ans, y démontre un sens très sûr de l’orchestration et, surtout, une curiosité musicale peu commune à son époque : comme Enesco, il regarde autant vers Paris que vers Berlin, tout en valorisant l’élément national et folklorique.


Au lieu de Zoltan Kocsis, dédicataire, avec Peter Eötvos, de l’oeuvre, c’est finalement Pierre-Laurent Aimard, « remplaçant » de luxe, qui interprète le Concerto pour piano de Kurtag. Tous les instruments, hormis le piano et les percussions, ont déserté la scène, pour se répartir dans la salle, depuis le parterre (cordes, bois) jusqu’au second balcon (cuivres). Plus de dix ans après sa création, ce concerto, dans lequel chacun des quatre mouvements dit l’essentiel en peu de notes et impose des climats extrêmement variés, appartient déjà au répertoire.


On n’entend pas si souvent en concert la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartok, partition de référence s’il en est. Il est vrai qu’elle exige une disposition originale relativement originale, destinée notamment à permettre le dialogue des deux groupes de cordes. De manière assez inattendue, Eötvös en souligne les aspects lyriques, expressifs et « nationaux », presque romantiques, justifiant ainsi pleinement la cohérence du programme de cette soirée.




Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com