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Rentrée plus française qu’allemande pour le National

Paris
Maison de la radio
09/14/2018 -  et 11 septembre (Besançon)
Edouard Lalo : Le Roi d’Ys: Ouverture
Camille Saint-Saëns : Concerto pour piano n° 5, opus 103
Johannes Brahms : Symphonie n° 4, opus 98

Bertrand Chamayou (piano)
Orchestre national de France, Emmanuel Krivine (direction)


B. Chamayou


Concert de rentrée et début du cycle Brahms conçu par Emmanuel Krivine: de quoi attirer du beau monde à la Maison de la Radio. Le National était-il sous pression? La Quatrième Symphonie du Hambourgeois ne laisse pas grand souvenir. Elle commence même assez mal, avec un premier mouvement où des décalages se trahissent, où l’unisson des violons, au début, laisse à désirer, où les équilibres entre les pupitres se cherchent – les cors jouent trop fort. Il est vrai que le chef, tournant le dos à une certaine tradition germanique, ne veut pas tout faire reposer sur les cordes, qu’il jette sur la partition une lumière acérée, sans zones d’ombre, qu’il refuse les sonorités enveloppées. Mais cette clarté des lignes ne va pas sans sécheresse, voire sans raideur, alors que la direction montre un réel sens de la grande forme. Même s’il refuse tout sourire, le deuxième mouvement est plus réussi, laissant apprécier les beautés de la petite harmonie. Un Scherzo assez dionysiaque justifie davantage l’option du chef, alors que la Passacaille, trop carrée, manque d’air – c’est toujours la pierre d’achoppement de ce final. Finalement, on préfère le bis, un Scherzo bondissant du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, par un orchestre virtuose, qu’aurait davantage flatté un tempo moins rapide.


De ce concert on retient donc la première partie, dédiée à la musique française – en juin, la Troisième Symphonie côtoiera Harold en Italie. Krivine rend d’abord l’Ouverture du Roi d’Ys à sa flamboyance exaltée, tout en ménageant de très belles nuances grâce à un orchestre très coloré, avec un superbe solo de violoncelle. Le Cinquième Concerto de Saint-Saëns confirme l’impression laissée par le disque récemment paru (Erato), même si l’orchestre a semblé légèrement moins présent que dans l’enregistrement: Bertrand Chamayou y est magnifique – nous somme d’autant plus heureux de l’écrire que nous n’avons pas toujours partagé l’enthousiasme qu’il suscite chez nos confrères. Par sa virtuosité, la rondeur colorée de la sonorité, l’imagination, à l’opposé de ce prétendu classicisme académique qu’on associe trop souvent à Saint-Saëns. L’Allegro animato garde sa liberté rhapsodique, avant un Andante aux allures d’improvisation, dont le chef et lui assument, sans l’outrer, l’exotisme stylisé, alors que le Molto allegro est une cavalcade jubilatoire et coruscante. La grande tradition française ressuscite ici. Le bis célèbre dignement l’année Debussy à travers un «Clair de lune» très personnel, exempt de toute mièvrerie, assez fauréen.


Le site de Bertrand Chamayou



Didier van Moere

 

 

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