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Affinités musicales

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
09/10/2018 -  et 18 août 2018 (London)
Maurice Ravel : Ma mère l’Oye – Shéhérazade – L’Enfant et les Sortilèges
Magdalena Kozená (mezzo, L’Enfant), Patricia Bardon (Maman, La libellule, Un pâtre, La bête), Jane Archibald (Le feu, La princesse, Le rossignol), Anna Stéphany (La bergère, La chatte, La tasse chinoise, L’écureuil), Elizabeth Watts (La chouette, La chauve-souris, Une pastourelle), Sunnyboy Dladla (La théière, Le petit vieillard, La rainette), Gavan Ring (L’horloge, Le chat), David Shipley (Le fauteuil, L’arbre)
London Symphony Chorus, Simon Halsey (préparation), London Symphony Orchestra, Simon Rattle (direction)


(© Priska Ketterer/LUCERNE FESTIVAL)


Depuis 2009 au moins, année de la parution d’un disque qui reste aujourd’hui encore une référence (EMI Classics), on connaît les affinités de Simon Rattle avec Maurice Ravel. Le concert donné par le chef britannique au Festival de Lucerne, à la tête du London Symphony Orchestra, était donc particulièrement attendu. D’autant que le programme de la soirée, avec ses trois contes (Ma mère l’Oye, Shéhérazade et L’Enfant et les Sortilèges), cadrait parfaitement avec le thème de l’édition 2018 de la manifestation : l’enfance. Dès les premières notes, on se dit que la barre est très haut placée : dans le ballet Ma mère l’Oye, le maestro adopte des tempi mesurés pour rendre admirablement les couleurs, le raffinement et la délicatesse de la partition, dans un souci du détail, du naturel et du dépouillement, sans pour autant jamais perdre la vue d’ensemble de l’architecture de l’œuvre. Tout n’est que légèreté, douceur, sérénité et rêverie. Les menaces semblent comme atténuées, qu’il s’agisse de la salamandre de Laideronnette ou encore de la forêt du Petit Poucet.


Dans Shéhérazade, Simon Rattle réussit à capter toute la sensualité et la volupté de la partition, mais aussi ses mystères et sa violence latente. Magdalena Kozená trouve des accents langoureux et lyriques pour rendre son chant raffiné et délicat, même si on aurait souhaité davantage de clair-obscur et d’ambivalence. Malheureusement, après l’entracte, L’Enfant et les Sortilèges n’atteint pas les mêmes sommets. Le chef a cette fois la main un peu lourde et accentue excessivement les traits, cherchant la rutilance du son au détriment de la poésie et de l’imaginaire enfantin. En outre, il couvre souvent les chanteurs. Malgré tout, on est séduit par les changements d’atmosphère qu’il sait apporter sans heurt, en gardant la cohésion d’ensemble de l’ouvrage. Le chœur mérite des éloges pour sa précision, son homogénéité et sa diction française, une diction par contre que ne possèdent pas tous les solistes vocaux. Le timbre de Madgalena Kozená a conservé la tendresse et la luminosité de la jeunesse. Patricia Bardon est une mère sévère et affectueuse à la fois, avec une belle voix grave et ambrée. Jane Archibald brille de mille feux dans ses rôles virtuoses, alors que les duos entre Anna Stéphany et respectivement Sunnyboy Dladla et Gavan Ring sont plus drôles les uns que les autres.



Claudio Poloni

 

 

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