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Châlons-en-Champagne, 26 décembre 1915 Saint-Céré Cahors (Cour de l’archidiaconé) 08/14/2018 - et 16 avril (Courcy), 25 (Montreuil), 28 (Montmirail) novembre 2017, 3 juin (Château-Thierry), 30 juillet (Figeac), 15 août (Saint-Céré), 11 (Muret), 17 (Givet), 18 (Troyes) novembre 2018 «Au cabaret des poilus»
Camille Saint-Saëns : Marche héroïque, opus 34
Emile Paladilhe : Suzanne: Air «Comme un petit oiseau»
Adam Wieniawski : Tubéreuse
Jules Moy & Louis Guéteville : Cinq minutes à l’armée du salut
Alphonse Catherine : Berceuse – Ton sourire
Henryk Wieniawski : Mazurka
Henry Février : Aux morts pour la Patrie – Lettre du petit Pierre à papa Noël
Charles Marie Widor : Sérénade
Ruggero Leoncavallo : Pagliacci: Prologue
Henri Christiné : Hardi, les Gars!
Emile Lasailly : 1915! On les aura! Julien Fanthou (baryton), Pierre Daubigny/Didier Girauldon* (comédien), Patricia Bonnefoy (violon, comédienne), Pauline Warnier (violoncelle, clairon), Hélène Clerc-Murgier (piano)
Constance Larrieu (mise en scène), Valia Sanz (costumes), Pierre Daubigny (création lumière)
Le Festival de Saint-Céré, du 18 juillet au 18 août, conserve bien sûr une forte composante lyrique, avec des nouvelles productions des Contes d’Hoffmann et du Devin du village ainsi que des reprises de La Traviata de 2016 et des Noces de Figaro de 2017. Mais cette trente-huitième édition confirme aussi la montée en puissance de ScénOgraph, la «scène conventionnée théâtre et théâtre musical» associant Figeac et Saint-Céré: de ce fait, les synergies entre le festival de théâtre de Figeac et celui de Saint-Céré sont croissantes, certains spectacles étant donnés successivement dans le cadre des deux manifestations.
J. Fanthou, H. Clerc-Murgier, P. Warnier, P. Daubigny, P. Bonnefoy (© DR)
Ainsi de «Au cabaret des poilus», conçu par Les Monts du Reuil, et présenté une fois à Figeac avant de partir pour Saint-Céré – via Cahors (et la splendide cour Renaissance de l’archidiaconé), où le festival se décline sous l’appellation «Musiques à Cahors». Fondée en 2007, la compagnie lyrique champenoise a pour prédilection les répertoires oubliés du XVIIIe mais ne s’y cantonne pas, proposant en l’occurrence un «cabaret musical et théâtral» qui reprend le programme d’une soirée musicale donnée par des soldats le 26 décembre 1915 à l’hôpital de Châlons-en-Champagne.
Rien de lugubre en ce lendemain de Noël, mais un menu éclectique mêlant humour, poésie et patriotisme. Au premier chapitre, les discours du capitaine O’Kellkuit et de la maréchale Bouze dans Cinq minutes à l’armée du salut de Jules Moy et Louis Guéteville (vers 1890) et le comique troupier d’A la chambrée (1894), «fantaisie militaire» d’Emmanuel Matrat et Fordyce. Pour ce qui est du lyrisme et de la romance, un tendre Sous-préfet aux champs (1866) de Daudet, un air de Suzanne (1878) de Paladilhe, Tubéreuse d’Adam Wieniawski (1909) et une Mazurka de son oncle Henryk, une Berceuse (1912) et Ton sourire (1894) d’Alphonse Catherine, le Prologue de Paillasse (1892) de Leoncavallo. Et la défense de la Nation, bien sûr, avec la Marche héroïque (1870) de Saint-Saëns, Aux morts pour la Patrie (1915) d’Henry Février (le père du pianiste Jacques Février), porté par le souffle de Péguy, Hardi, les Gars! (1915) de Christiné et 1915! On les aura! d’Emile Lasailly.
Pièces instrumentales, vocales et mélodrames alternent: l’intérêt de ces musiques et de ces textes est évidemment très variable mais le côté documentaire de la démarche est passionnant. Les directrices musicales de la compagnie, Hélène Clerc-Murgier au piano et Pauline Warnier au violoncelle (et au clairon), sont associées à la violoniste Patricia Bonnefoy et au baryton Julien Fanthou, qui donnent la réplique au comédien Didier Girauldon. Contribuent à la reconstitution mise en scène costumes, quelques accessoires et même un bien méchant piano droit – il est peu probable que l’instrument dont disposaient les soldats à l’époque ait été plus satisfaisant...
A l’approche de la fin des célébrations du centenaire de la Première Guerre mondiale, un beau travail de mémoire servi par une équipe soudée et homogène.
Le site du Festival de Saint-Céré
Le site de la compagnie lyrique Les Monts du Reuil
Simon Corley
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