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Baroque fashion

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
10/15/2001 -  et 17, 19, 21, 23, 25 octobre 2001
Wolfgang Amadeus Mozart : Le Nozze di Figaro
Pietro Spagnoli (Le Comte Almaviva), Véronique Gens (La Comtesse Almaviva), Patricia Ciofi (Susanna), Lorenzo Regazzo (Figaro), Monica Bacelli (Cherubino), Sophie Pondjiclis (Marcellina), Alessandro Svab (Antonio), Peter Hoare (Don Basilio), Carla di Censo (Barbarina), Serge Goubioud (Don Curzio)
Concerto Köln, René Jacobs (direction)
Jean-Louis Martinoty (mise en scène)


Rentrée lyrique pour le Théâtre des Champs-Elysées qui se baroquise de plus en plus, et même un peu trop parfois... C’est la mode, les gens aiment, allons-y. Mozart baroquisé, ça vous tente ?


Après son magnifique Cosi fan tutte - plus réussi cependant dans l’intimité du studio truffé de micros qu’en live où il faut remplir l’espace de la salle - René Jacobs et le Concerto Köln déçoivent nettement ce soir. Manifestement, ils ne connaissent dans l’ouverture qu’une seule nuance forte, la triple. Et le reste est à l’avenant, bruyant. L’écriture en demi teintes de Cosi interdit, il est vrai, toute démonstration, alors que Les Noces regorgent de roulements de timbales et de mélodies anguleuses et rythmées dans lesquelles les instruments baroques retrouvent automatiquement leur naturel : une sécheresse certaine. L’optique de Marc Minkowski à Aix-en-Provence cet été dans ces mêmes Noces où le geste baroque se moulait dans un orchestre «moderne» (le Mahler Chamber Orchestra) était, à cet égard, autrement plus convaincante. Et que l’on ne vienne pas nous opposer de façon dogmatique la nécessité des «instruments d’époque», l’écriture de la plupart des compositeurs excède les ressources techniques dont ils disposent ; Beethoven n’a pas écrit son Hammerklavier pour le bête pianoforte de son temps mais pour le grand piano qui allait advenir. La subtilité et la sensualité de Mozart s’accommodaient mal à la raideur et à la verdeur de l’instrumentarium de son temps, René Jacobs en fait la démonstration par l’absurde avec son orchestre de fanfare.


La distribution est homogène, pour ne pas dire sans grande personnalité, si ce n’est la toujours sublime Véronique Gens qui, elle, connaît l’art de la nuance contrairement au chef. La mise en scène «fonctionne», c’est déjà ça, mais on a l’impression de l’avoir déjà vue cent fois. On tourne un peu en rond dans ce «XVIIIe siècle» dont on semble avoir perdu les clés. Les costumes et les accessoires sont là, des tableaux aussi, suspendus aux cintres, mais seule l’agitation régnant sur la plateau donne vie à tout cela sans qu’il y ait de lecture particulière, encore moins de vision, si ce n’est muséale. Première incursion mozartienne pour Jean-Louis Martinoty, qui s’est fait connaître dans le répertoire baroque, cette production, qui se présentait comme un événement («les baroqueux s’attaquent aux Noces»), est surtout un pétard mouillé.





Philippe Herlin

 

 

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