Back
Enthousiasme de la jeunesse. Vienna Konzerthaus 10/12/2001 - Robert Schumann : Drei Fantasiestücke op. 73 für Klarinette und Klavier (1849) Max Reger:Sonate fis-moll für Klarinette und Klavier op. 49/2
Theo Abazis: € (Erstaufführung)
Johannes Brahms: Sonate Es-Dur op. 120/2 für Klarinette oder Viola und Klavier Béla Bartók: Sonatine für Klavier Sz 55 Lars Wouters van den Oudenweijer (clarinette), Hans Eijsackers (piano) Quel sympathique concert ! Ces deux jeunes gens talentueux, Lars Wouters van den Oudenweijer à la clarinette et Hans Eijsackers au piano, se font visiblement une joie de se donner en concert. Le triptyque de Schumann est remarquable sur tous les plans : écoutez seulement la manière dont les tuilages entre les instruments sont parfaitement réalisés ! La clarinette féline de Oudenweijer s’immisce imperceptiblement dans la partie de piano, qui lui-même recherche la fluidité d’un phrasé d’instrument à vent. L’esprit de la musique de chambre est bien là ce soir, et les dimensions humaines de la salle Schubert du Konzerthaus contribuent à cette impression. Les enchaînements se font avec beaucoup de naturel, mettant en même temps à jour tous les niveaux de l’architecture de la pièce. En comparaison, la sonate de Reger est un peu décevante. La pièce de Theo Abazis, jeune compositeur grecque, a été dédiée à Lars Wouters van den Oudenweijer pour être créée au cours ce cycle de jeunes interprètes « Rising Stars ». Il s’agit d’une référence à l’actualité, puisqu’elle s’intitule simplement « € ». Le piano est censé incarner le côté économique de la monnaie, alors que la clarinette est attribuée une partie plus sentimentale. Les deux instruments s’opposent et finissent, d’exaspération, par se séparer (au sens propre en fin de compte, puisque le clarinettiste quitte physiquement la scène). Voilà qui est peu optimiste quant à l’avenir de la monnaie commune … En dehors de cet aspect anecdotique, on doit bien avouer qu’on ne s’ennuie pas une seconde. On peut critiquer le côté un peu facile, voire prévisible de la musique, mais la motorique fait que l’on éprouve un vif plaisir à son audition. Ce même plaisir se retrouve chez les interprètes - leur Brahms par exemple nous donne à entendre deux épicuriens des sons, s’attardant avec volupté sur les notes pivots Tout de même deux reproches : le piano sonne très percussif dans les forte, parfois dur - la clarinette est elle, sur certaines notes (surtout dans le Schumann), à la limite de la justesse. Le concert se conclut sur une série de bis, donnés sans se faire prier, de Bartók et de Vaughan-Williams.
Dimitri Finker
|