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Fin de saison rossinienne aux Champs-Elysées

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/22/2018 -  
Gioachino Rossini : L’Italiana in Algeri
Marianna Pizzolato (Isabella), Lavinia Bini (Elvira), Carlo Lepore (Mustafà), Antonino Siragusa (Lindoro), Roberto De Candia (Taddeo), Cecilia Molinari (Zulma), Andrea Vincenzo Bonsignore (Haly)
Coro e Orchestra del Teatro Comunale di Bologna, Michele Mariotti (direction)


M. Pizzolato (© Matilde Fasso)


Après La Cenerentola, une ltalienne à Alger tout aussi réussie clôt aux Champs-Elysées la série des opéras en concert. Une Ouverture dirigée avec élan et finesse par un Michele Mariotti bondissant donne le ton : on sera bien chez Rossini, mais sans débordements, alors que les chanteurs joueront pleinement la carte du buffa, identifiés à des rôles qu’ils chantent souvent depuis longtemps – comme pour La Cenerentola, mais ils ne se déplacent guère sur la scène et ont la partition sous leurs yeux. L’orchestre, aux solistes de haut rang, et le chœur bolognais sont excellents, acteurs eux aussi de cette histoire de Bey trop naïf dupé par une Italienne indomptable et rusée – une turquerie telle qu’on les aimait l’époque, où l’Europe a raison d’un Orient dont la caricature exorcise les sortilèges.


Marianna Pizzolato est sans doute le contralto rossinien que Karine Deshayes n’était pas, même si le volume de la voix demeure, somme toute, assez modeste. Le jeu sur les couleurs, le velours du canto spianato, la virtuosité du canto fiorito, témoignent d’une maîtrise parfaite du style belcantiste : « Per lui che adoro » grise par sa sensualité, « Qual piacer » étourdit par son agilité. Et personne ne résiste à l’abattage de la pétroleuse, dont la rouerie se mue parfois en tendresse, à commencer par le Mustafà de Carlo Lepore, comique mais pas trop grotesque. Une vraie basse, dotée de vrais graves, basse bouffe tenant sa ligne et sachant l’art de la colorature comme cela devrait toujours être le cas ici.


Cet art, Antonino Siragusa ne le possède pas moins, authentique rossinien également, capable de s’alléger à travers des pianissimi subtils... assez insupportable cependant lorsqu’il chante à pleine voix à cause d’un timbre de plus en plus nasal et trompetant. Troisième soupirant de la belle Isabella, Roberto De Candia campe un Taddeo parfait, aussi drôle que stylé. De bons comprimarii contribuent au triomphe d’une Italienne comme on voudrait en entendre plus souvent.



Didier van Moere

 

 

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